Il y a un certain temps, a été diffusée une émission en arabe intitulée « comment goûter à la douceur de la prière?», présentée par un jeune da’iya Koweitien du nom de Mishary Al-Kkaraz.
Pour beaucoup d’entre nous, notre khushu dans nos prières fluctue. Qu’est-ce que le Khushu? C’est un état d’esprit qui contient de la sérénité, de la tranquillité, de la dignité et de l’humilité durant la prière, dans le cœur de celui qui se tient devant Allah dans l’humilité et la soumission. Parfois, nous avons une grande dévotion dans notre prière et nous en ressentons chaque mot, mais d’autres fois, il s’agit uniquement de mouvements rituels et rien de plus. Avec l’aide de Dieu, je vais essayer de résumer les points principaux de cette émission.
L’histoire du Ansari et du Muhajir
Dans le sunan Abu Dawud, il est raconté avec une bonne chaîne de transmission (hasan) que lors d’une bataille, le Prophète ﷺ requit les services de deux gardes, l’un faisant partie des Muhajiroun et l’autre des Ansars. A un moment donné, le Ansari se leva pour prier alors que l’autre homme se retira pour faire une sieste. Un homme faisant partie du clan ennemi envoya alors une petite flèche sur celui qui était en train de prier. Il le toucha, mais le blessé, non sans difficultés, enleva la flèche et continua de prier alors qu’il saignait. En revanche, il ne fut pas capable de supporter la douleur causée par une troisième flèche et tomba en roukou’ (inclination) puis en soujoud (prosternation). C’est alors que l’homme des Muhajiroun se réveilla, voyant son ami couvert de sang et l’ennemi prit la fuite. «SubhanAllah! (Gloire à Dieu) Pourquoi ne m’as-tu pas alerté la première fois qu’il t’a touché?!» s’exclama le Muhajir. La réponse du Ansari fut, « j’étais en train de réciter une sourate que j’aime beaucoup et je n’ai pas voulu l’interrompre ».
Imaginez l’état d’esprit de cette personne dans sa prière!
La douceur de la prière
La prière est l’un des plus beaux actes d’adoration. Lorsque l’on fait le taslim (dire “assalamu alaykum wa rahtmatullah”) pour terminer la prière, on ressent une certaine sérénité. Ibn Al-Jawzi a dit à propos de la prière :
Nous sommes dans un jardin, où notre nourriture est la dévotion (Khushu) et notre boisson les larmes qui coulent.
Si l’on a une réelle dévotion dans sa prière, notre âme n’est même pas avec nous.
Certains pourraient être tentés de dire que c’était comme çà pour les gens d’avant, que personne ne ressent cela de nos jours. Mais ce n’est pas vrai. Nous devons réaliser l’importance de la prière et déverrouiller les secrets du Khushu pour goûter à sa douceur inégalable. Alors la prière deviendra un refuge, qui nous débarrasse de notre stress; quelque chose que l’on attend avec impatience et que l’on ne voudrait jamais finir.
Commençons à découvrir ces secrets et à vraiment nous connecter à notre Seigneur lorsque nous prions.
Étape une
La première étape est de changer notre compréhension du Khushu. Cela ne signifie pas seulement être concentré et ne pas se laisser distraire. Avoir le cœur présent est seulement le premier niveau de Khushu. C’est ainsi que l’on entre par la porte, mais il nous reste toute la maison à explorer!
Certains diront qu’avoir un cœur présent est bien assez difficile. Mettons les choses en perspectives. Disons que nous passons 10 minutes pour chaque prière. Cela veut donc dire, 50 minutes par jour, même pas une heure. Le reste des 23 heures sont pour ce monde terrestre (dunya). Pouvons-nous donner 50 minutes de notre temps à Dieu ou allons-nous les transformer en dunya également?
Pensez à cela avant de commencer votre prière, afin que votre âme ne vous dise pas que c’est trop difficile de se concentrer. Parce que vous en êtes capable. Rappelez-vous que la douceur d’être devant Allah dépasse de loin la douceur de quoi que ce soit en ce bas monde qui pourrait vous déconcentrer.
Une plus grande profondeur
Il s’agit ici de comprendre. Comprendre réellement ce que vous êtes en train de réciter et de contempler. Dans l’émission, Mishary Al-Kharaz dit : « Laissez moi vous présenter l’un de vos plus gros compétiteurs dans la prière ».
Savez-vous qui il a présenté? L’un des piliers de la mosquée. Oui, oui, un poteau de la mosquée. N’importe quel poteau, que vous soyez à la maison, au travail ou à la mosquée est votre compétiteur. Pourquoi?
Parce que lorsque vous vous tenez debout en prière, il tient plus longtemps. Lorsque vous êtes en prosternation, il se prosterne plus longtemps.
Et il n’existe rien qui ne célèbre Sa gloire et Ses louanges. Mais vous ne comprenez pas leur façon de Le glorifier (Coran, sourate 17, verset 44)
N’as-tu pas vu que c’est devant Allah que se prosternent tous ceux qui sont dans les cieux et tous ceux qui sont sur la terre, le soleil, la lune, les étoiles les montagnes, les arbres, les animaux, ainsi que beaucoup de gens? (Coran, sourate 22, verset 18).
Nous devons donc nous poser cette question. Sommes nous meilleurs? Qu’est-ce que cela signifie lorsque nous disons «sami’a Allahu liman Hamida»? Qu’en est-il de la tahiyyat (salutations que l’on recite après la deuxième et la dernière raka’a)? Pas le sens global mais le sens spécifique? Incha’Allah à travers cette série, nous comprendrons ces significations afin d’atteindre ce niveau de khushu.
Une dernière chose
Ne dites pas “Je ne peux pas!”. Comment Allah pourrait-il vous demander cela et le rendre impossible pour vous? Même si l’arabe n’est pas votre langue maternelle, Allah ne savait-il pas que l’Islam se répandrait largement?
Alors rappelez-vous que vous pouvez. Persévérez et vous y arriverez Incha Allah. Rappelez-vous que Dieu est généreux, bien plus généreux que tout ce que l’on peut imaginer.
Et quant à ceux qui luttent pour Notre cause, Nous les guiderons certes sur Nos sentiers (Coran, sourate 29, verset 69)
Cette article fait partie d’une série écrite initialement en anglais, que je vais essayer de vous traduire petit à petit. Ne manquez pas le prochain article!