Les salariés de M-Real ont été soutenus par les élus et on (peut-être) obtenu gain de cause.
Personne ne peut se désintéresser de l'avenir du site de Florange. Les salariés y jouent leur peau et l'avenir de leurs familles, le premier ministre y met en avant sa crédibilité et Mittal la confiance qu'on peut avoir en sa parole. M. Martin, syndicaliste CFDT assure que, dorénavant, les salariés ont deux ennemis : le gouvernement et Mittal. Les mots sont forts, à la hauteur de la déception à l'égard des choix du Premier ministre et surtout témoignage de l'absence totale de foi en la parole de M. Mittal dont Arnaud Montebourg considérait que sa présence en France n'était plus désirée.Chacun est bien conscient que ce qui se passe à Florange est un indicateur fort de ce que des salariés en lutte peuvent attendre d'un gouvernement de gauche. Que peuvent-ils attendre d'ailleurs ? Que le gouvernement soit clairement du côté des salariés. Qu'il favorise le développement industriel du site et de la région. Qu'il oblige Mittal, sinon à tenir ses promesses car cela semble impossible du moins à le contraindre de vendre le site à des repreneurs partisans de l'emploi et du maintien des activités de sous-traitance.
L'annonce du retrait de Mittal dans le dossier Uclos (CO2) est évidemment fâcheuse. Elle augure mal de la volonté forte de Mittal de préserver la filière sidérurgique et de maintenir en état les deux hauts fourneaux. Comme d'habitude, la mobilisation des salariés, des élus de la région et du département, des députés, et de la population sera la seule garantie du changement de stratégie de Jean-Marc Ayrault. L'ancien maire de Nantes est victime d'une forme de naïveté. A ce niveau-là, c'est une faute. La gauche a les moyens d'imposer ses solutions, elle doit en avoir le courage moral et politique. Sans spolier les propriétaires privés, elle doit mettre en concordance ses paroles et ses actes et voter rapidement la loi M-Real permettant au gouvernement d'obliger un industriel dépressif à vendre l'outil à un repreneur fiable.