E io tra di voi (Et moi dans mon coin)
Dès les années 50 et au plus fort de son influence et de sa maturité dans les années 70 et 80, il aura été le chroniqueur des chambres à coucher, là où les couples se font et se défont : drame de la vie conjugale, secrète et ordinaire, union, désunion et ruine…
Faut dire qu'il n'a jamais su se résoudre à "quitter la table même et surtout lorsque l'amour était desservi..."
Travail, entêtement et excellence, ce petit homme (par la taille) a tout osé, de lui il a tout inventé... de lui et de son Art (1). Auteur-compositeur d'une comédie humaine qui n'en a jamais fini avec l'enfer et le paradis, la chute et l'ascension, il aura hissé le music-hall jusqu'au sommet, et même si l'émotion et parfois la rage des sentiments, se sont peu à peu étiolées - sa carrière anglo-saxonne n'ayant rien arrangé : smoking et nœud papillon auront fait de lui un show-man, et pire encore... un crooner (comme quoi, la chanson française n'a rien à gagner au contact de la langue anglaise) -,...
Toujours sur son 31, il reste le plus grand hommage qu'un artiste de music-hall puisse rendre à son public. TIME Magazine et la chaine CNN l'ont élu "Artiste du siècle" devant Elvis et Dylan.
Premier dans une carrière de plus de 60 ans, il sera le dernier tragédien car il est à la chanson ce que le théâtre est à l'expérience humaine : notre expérience à tous.
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1 - Même si l'on peut remonter à Piaf et à Fréhel : interprétation et thématiques