Le Staatstheater am Gärtnerplatz et le Deutsches Theater nous invitent en décembre et en janvier à revivre l'histoire de Mowgli dans la version pour comédie musicale d'Alexander Berghaus, d'après le célèbre roman de Rudyard Kipling, sur une musique de Bob Edwards et de Hans-Wolfgang Bleich. La mise en scène et la chorégraphie en ont été confiées à Alexandra Frankmann. C'est Andreas Kowalewitz qui dirige l'orchestre.
Josef E. Köpplinger, le nouvel intendant du Théâtre de la Gärtnerplatz, est familier de cette comédie musicale puisqu'il l'avait mise en scène à Berlin en 1994, où il avait alors recueilli un grand succès. Près de 20 ans après, il a reprogrammé à Munich cette oeuvre qui convient particulièrement bien aux enfants et aux familles.
Le tigre rôde dans la jungle et les animaux de la forêt se font du souci pour Mowgli, un jeune humain qu'ils ont recueilli et élevé. Baghera la panthère et l'ours Baloo parviendront-ils à sauver le fils de l'homme des attaques et de la convoitise du tigre?
Mise à jour
Enfin une vraie comédie musicale où petits et grands vont trouver leur bonheur. Le scénario en est plutôt rudimentaire, mais pour une fois, on consentira à laisser l'intellect au vestiaire et on se laissera aller aux rythmes entraînants de la composition musicale très swing de Bob Edwarts, on appréciera le colorisme et la beauté des décors , la vivacité de la mise en scène, les costumes absolument fabuleux et drôles, le jeu des acteurs, de tous les acteurs, les joyeuses chorégraphies avec les imitations hilarantes des mouvements animaliers. Les ballets des éléphants, des vautours et des singes sont particulièrement réussis(chorégraphies de Marcus Tesch et Alexandra Frankmann).
Bettina Mönch en Ka-Monroe
La mise en scène d'Alexandra Frankmann tient tout le public en haleine jusqu'à la fin du spectacle. L'argument de la comédie musicale est connu, on a tous lu Kipling ou du moins vu ce que les studios Disney en ont tiré. On est ici pour se divertir et le rythme soutenu de l'action et des scènes de danse y pourvoit d'abondance. Frankmann a l'art de la parodie souriante. Sa représentation du serpent Ka est tout simplement géniale: un serpent démesuré dont le corps qui fait bien 16 mètres de long emplit toute la scène, pend dans les arbres et est mu de manière ingénieuse, un serpent dont la tête est occupée par Bettina Mönch, une excellente actrice qui parodie avec drôlerie Marilyn Monroe. Andreas Goebel incarne avec toute la balourdise et tout le coeur requis la prévenance paternelle de l'ours Baloo. Le Mowgli d'Aron Kaleta crève la scène: ce jeune acteur athlétique dispose non seulement d'un physique des plus avantageux mais plus encore d'une énergie débordante et un enthousiasme communicatif. Il parvient à donner l'illusion d'un ado de 14 ans, de 14 saisons des pluies comme disent les animaux de la jungle. Affublé d'une coiffure rasta, il a des dons d'acrobate, fait des pirouettes, se balance au bout d'une liane, sait chanter, même la tête en bas.Les costumes méritent une mention toute particulière pour leur créativité et leur intelligence scénique, spécialement le costumes des éléphants qui ressemblent à un groupe de légionnaires avec leurs bardas sur le dos: les sacs à dos portent des vantaux latéraux en formes de grandes oreilles et le dessus du sac se termine en trompe d'éléphant: une merveille d'ingéniosité. Le décor et les costumes sont l'oeuvre de Judith Leikauf et Karl Fehringer.
Le seul bémol tient à la programmation d'un entracte. Pour un spectacle aussi court, on ne comprend pas cet arrêt abrupt de l'action que n'exige aucun changement de décor. C'est un peu surprenant, et les plus petits, comme les plus grands, sont tout étonnés que l'on ait débranché la prise sans prévenir...
Un spectacle qui ravit tant les adultes que les enfants et les adolescents, une réjouissance familiale à ne pas manquer.
Le trailer
Dates des représentations
Le 30 novembre Du 1er au 22 décembre Et du 3 au 13 janvier Pas de représentations les lundis Prix spéciaux pour les familles
Theater-Online-Shop, Theater-Hotline (089) 55 234 222 ou sur le site du Théâtre am Gärtnerplatz
Crédit photographique: Thomas Dashuber