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L’Interview Très Stratégique de Louise Blouin, gourou des Medias et de l’Art Contemporain

Publié le 06 décembre 2012 par Darkplanneur @darkplanneur

Au moment où la Foire Internationale de Miami Art Basel bat son plein, Darkplanneur a eu l’opportunité de rencontrer l’une des impératrices de cet univers, Louise Blouin, CEO du groupe Louise Blouin Media, soit le regroupement le plus éclectique et complet de medias dédiés au monde de l’art.

L’Interview Très Stratégique de Louise Blouin, gourou des Medias et de l’Art Contemporain

Darkplanneur: Vous êtes l’une des personnes les plus influentes dans le monde de l’Art, pourquoi parle-t-on si peu de vous en France ? Est-ce la pudeur ? Une volonté d’avancer caché ? 

LB:Peut-être parce que mon groupe est plutôt international, et ce depuis près de 7 ans.  Art and Auction existe depuis 30 ans et représente à l’instar de Forbes, un magazine sur l’économie de l’art et de son marché. C’est une marque très importante. L’art n’est pas basé sur un pays mais sur plusieurs. Les gens dans le marché de l’art connaissent cette marque. C’est la marque la plus importante, comme Hermès pour la mode. Nous aussi avons Modern Painters comme magazine, qui parle surtout d’art contemporain et émergent et qui existe également depuis 30 ans. Quant aux petites annonces de galeries à travers les Etats-Unis, elles existent depuis 15 ans. 

Avec Art Info, on a commencé par une plateforme internationale, puis on l’a décliné dans les différents pays. Et si vous n’avez pas encore entendu parler de Art Info en France, c’est parce que le site n’existe que depuis quelques jours seulement. Ce grand site traite de l’art du spectacle, de la mode, de l’art visuel, de l’architecture, du design, de la gastronomie, des hôtels, du voyage.

D:Pourquoi avoir choisi de se positionner sur le marché de l’art en terme de média ? Pourquoi cette niche ? 

 LB:Avec la mondialisation, je me suis dit que la chose la plus importante à préserver et qui fait partie de l’ADN des cultures, c’est finalement l’histoire, leur représentation par la nourriture, la beauté, la mode. Je me disais aussi que dans ce contexte, le marché de l’art deviendrait très important et que ce serait une valeur très sûre et plus agréable qu’une action qu’on met sur le mur. Avec la crise financière qu’on a eue, dont vous avez connu des répercussions ici en France mais qui était bien plus grave aux Etats-Unis, où l’on était pratiquement au bord du  précipice, j’ai pensé que les gens en avaient marre que la finance soit à l’avant de tout.

Les gens ont besoin de valeurs et de se reconnaître au sein de leur propre culture : on en a assez de souffrir à cause de la Finance, il faut revenir aux «  vraies valeurs. » 

Vous savez,  la France a été relativement protégée par rapport aux autres pays. Elle est moins mondiale que l’Angleterre. Quand on est à Londres, on ne reconnaît plus Londres. Il n’y a plus d’Anglais…Ce qu’il y a de bien en France, c’est que vous préservez plus la culture française en pratiquant une forme d’autarcie.

Votre faiblesse est votre force, culturellement parlant. Il y existe une réelle AUTHENTICITE  française, pays dans lequel j’ai habité pendant 10 ans. J’avais mon siège social à Paris. Et je vous avoue qu’il est plus facile d’avoir un siège social en France qu’aux Etats-Unis ou en Angleterre. En Angleterre, c’est impossible ; les gens bossent ici, Ils sont intelligents. Au niveau de la fiscalité, certes, c’est un peu bizarre pour un mois ou deux. Mais espérons que vous allez passer au-dessus de ça. 

La chose importante, c’est de faire comme moi : créer des entreprises pour créer des emplois. Et non pas de taxer les entrepreneurs. Ça ne marche pas. C’est aussi un peu la politique aux Etats-Unis où aujourd’hui les banques ne prêtent plus, sauf aux trucs de Trading où ils perdent des milliards mais où ils peuvent aussi faire beaucoup d’argent. Autrefois, c’était très facile d’obtenir des emprunts pour démarrer. Aujourd’hui, c’est excessivement difficile. 64% des emplois depuis 15 ans ont été créés par les petites entreprises aux US. C’est la même chose en France ou ailleurs. La PME est essentielle !!!

 D: C’est intéressant vous parlez de force de la France, d’un pays on l’on « travaille », ce n’est pas toujours ce qu’on entend…

LB: Les cadres français bossent plus que les cadres américains ! Les écoles sont assez accessibles, contrairement aux Etats-Unis. 

L’art est essentiel pour moi, j’adore ça. Mes parents étaient passionnés d’art. C’est une question de formation. Et les Français, d’une façon générale sont cultivés contrairement à la masse des 400 millions d’habitants aux Etats-Unis où il y a un écart énorme sur l’Art, ce qui est dommage. Mais Internet va changer ce paradigme. C’est pourquoi nos sites sont gratuits, grâce aux marques. Ce sont les marques comme Hermès, avec qui on a signé, qui permettent cela à travers la pub. C’est extraordinaire !

 D: Peut-on arriver à un équilibre sur un tel marché de niche qu’est le média d’art ? 

LB:Il y a beaucoup de définitions de l’art, c’est un concept si immense. Pour moi, l’art est un rassemblement de différents éléments qui créent un espace nouveau. Cela peut-être dans la cuisine, dans la mode, de l’art visuel, du cinéma. Je me situe plutôt dans la culture artistique et la culture générale. 

D:Quel est le modèle économique de votre groupe? 

LB: Le modèle économique est simple, nous sommes drivés par la PUBLICITE… des galeries, des marques, des identifiants culturels comme les musées, les concerts, les théâtres, les cinémas, les restaurants. 

Il existe différents types de clients selon les rubriques.

D: La publicité dans le médium art, n’est-ce pas le début d’une forme de perversion ? 

 LB: Non ! Voyez la couture et la mode, c’est une forme d’art. Il y a peut-être eu un écart pendant plusieurs années entre l’art visuel et l’art de la mode mais finalement c’est l’esthétique, la beauté, et tout cela  se rassemble et se ressemble.

C’est une relation forte, philanthropique  entre les entreprises et l’art visuel, et elles collaborent de plus en plus avec  des musées. Après, cela dépend des pays :en France, le gouvernement supporte tout. Aux Etats-Unis c’est plus privé.

Peu importe la raison pour lesquels des entreprises supportent l’art, peu importe qu’elles le fassent pour des raisons de défiscalisation, au final elles vont vraiment se focaliser sur le regarder le tableau ou sur l’œuvre, cela reste une forme de promotion / mécénat artistique.

 D:Comment l’expert que vous êtes juge la Fiac 2012 ? 

 LB:Je n’en ai que des échos positifs !! Mais cette foire n’a pas encore la dimension qu’elle mérite : la France a beaucoup de mal à faire son propre marketing, à se vendre à l’international, c’est pourquoi j’ai aussi créé Blouin News tout récemment. En ce moment, on recrute des bloggeurs à travers le monde pour la politique, les affaires, l’art aussi. J’ai fait ce site car je veux exposer la France pour autre chose que les points négatifs liés à la fiscalité. Le système de santé est génial, le système de formation est super, les restaurants sont supers, la mode super… et la scène artistique y est encore foisonnante.

 D:Quels sont pour vous aujourd’hui les grands carrefours, les lieux de la création artistiques ? 

 LB: Berlin où les loyers sont peu chers et donc où les artistes vont. La Chine a une population si grande qu’il y a plus de probabilité d’y trouver des artistes de talent. Ils sont numéro deux du marché de l’art derrière New-York, et l’Angleterre arrive en numéro 3. 

En Chine, quand un entrepreneur fait fortune, il veut acheter un musée. Les Russes font de même et ils se rendent compte, lorsqu’ils construisent un musée, que le plus dur, c’est de trouver des choses à mettre dedans. 

 D: Quelle Philosophie digitale voulez-vous développer avec ce groupe ?

LB: Pour Art Info, je veux plutôt diffuser le dialogue culturel.

Pour Blouin News, je veux diffuser l’appréciation de nos différences et partager nos diverses expériences. 

Je ne sais pas si la gauche est bien ou si la droite est bien puisque finalement la gauche, c’est la droite et la droite, c’est la gauche. L’intérêt c’est plutôt de voir quelles sont les politiques qui émergent, d’où qu’elles viennent.  

 D: Blouin Art Info va être plus qu’un site sur le monde de l’Art, ça va être un site lifestyle. N’est-ce pas risqué de perdre ainsi votre spécificité et votre force qui était cette niche qu’est l’art ? Vous êtes aujourd’hui plutôt un concurrent de GQ.com par exemple non ?

LB: C’est assez intéressant, on voit que les gens ont soif. On peut voir à la seconde les gens aller sur différentes rubriques. L’audience à envie d’être REINE, qu’on lui suggère de bons restaurants, de beaux lieux, etc.. Quand on aime l’art, on aime bien manger ! Rires…

D:A travers vos différents sites et magazines, quelle est votre véritable cible ?

LB: Le monde ! Et Je ne l’obtiens pas encore ;  la moyenne d’âge des visiteurs actuels est de 38 ans. Il y a aussi beaucoup d’étudiants, o marche très fort sur facebook, car il y a énormément de nouveauté et l’art intéresse les jeunes.. mais ce n’est pas suffisant pour moi.

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D: Croyez-vous encore dans le média classique, dans le print alors qu’on a jamais autant parlé de monde digital ? Quel est votre point de vue ?

 LB: Art and Auction est presque comme un catalogue. Si un magazine est très beau, les gens ont envie de le toucher et de tourner les pages. Si c’est du print, c’est mieux de le voir sur Ipad. 

Il faut donner de la valeur. On est dans une ère de la valeur. L’audience n’est pas bête. Il ne faut pas se dire que tout est lié à Hollywood. Il y a beaucoup de gens à travers le monde qui souhaitent voir des choses plus riches. Le contenu qu’on leur donne, la beauté, l’esthétique font que le medium papier reste encore puissant. 

 D:Vous voulez dépasser le stade de magazine pour être celui d’une quasi-oeuvre d’art, comme  un Bookzine par ex ?

 LB: C’est pour cela qu’on fait les catalogues Somogy à Paris. On a racheté Somogy il y a plusieurs années. On est la plus grande maison française à faire des catalogues de musées, au Louvre notamment. C’est vraiment le catalogue typique avec 300 ou 400 pages. C’est très beau. On ne peut pas remplacer cela. C’est un business qu’on développe énormément et qui a beaucoup de potentiel. Le musée veut un catalogue papier et on lui offre l’exposition sur Internet.On essaie par-dessus tout d’éviter la mauvaise qualité. 

La mauvaise qualité n’est pas une question d’argent, mais plutôt question de la qualité de l’artiste.

Dans Modern Painters on a beaucoup d’artistes émergents et contemporains. Le prochain numéro est sur les prochains 20 artistes à suivre. Cette Powerlist fait aussi notre renommée : nous sommes réputés pour déceler les talents.

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 D:En tant que spécialiste des médias, quelles différences voyez-vous entre journaliste et blogueurs ? 

 LB: Si vous regardez sur Art Info Amérique, les premiers headlines sont tous des blogueurs. On a des blogs internes et externes. Les gens veulent une rapidité d’information, pas un texte de trois pages. Le journaliste, c’est quelqu’un qui va faire de la recherche, des articles de 500 ou 250 mots, c’est moins rapide et ça tourne moins vite. Le blog c’est le bout des doigts. Il peut tout de même exister des articles longs chez certains blogueurs, ceux qui donnent des points de vue.. mais blogueurs, journalistes : même combat !

D: Dans la presse française, il n’y a presque plus de journalistes d’investigations. Ils sont très buzz. Le « casse-toi riche con » est plus un coup de buzz qu’une vraie enquête menée…

LB: Il faut les deux. Nos blogs sont plus rapides mais on a aussi des blogs plus analytiques. Par exemple, un observateur qui travaille avec nous, va faire une vidéo et déterminer quelles sont les vraies valeurs. Qu’est-ce qu’on peut acheter en-dessous de 10 000 ou à 500 000. Ou 50 millions. On peut avoir aussi une super photo à 2 000€ , Il faut prendre le temps.  Dans quelques semaines, nous allons lancer le e-commerce, qui permettra d’acheter et de vendre les œuvres, et il va être intéressant de voir comment tout cela évolue.

 D: Pensez-vous que la solution passe par des contenus payants en digital ? 

 LB: Non ! Internet  c’est le monde de la GRATUITE et de la DEMOCRATIE des mots.

Sauf s’ il y a une analyse extrêmement profonde, ou une recherche économique qui va nécessiter quatre ou cinq mois d’investigations, dans ce cas c’est autre chose, c’est un document qui est une thèse. Les thèses, on peut les vendre. Je ne crois pas du tout au modèle économique prôné par le New-York Times.

Nous, nous sommes gratuits, et nous militons pour. Imaginez,  dans quelques années, on pourra tous avoir accès à des formations prestigieuses comme le MIT via le web… c’est génial, cela veut dire que tout le monde aura le même accès au Savoir quelque sit son origine. Cela va changer le monde entier et on réalise à peine à quel point.

 D:Le Washington Post a mis au coeur de sa rédaction toute la cellule Internet. Ils ont changé l’organisation du journal. Pourquoi les pays anglo-saxons sont-ils plus prompts à adapter le changement par rapport aux pays francophones ? 

LB: Le New-York Times a toujours la culture du papier. Le Washington Post a toujours la structure du papier. Ils ont tellement de pouvoir…Quand vous avez une histoire très forte, vous ne voulez pas penser que quelqu’un d’autre peut prendre votre place. 

Quand j’ai lancé 60 sites Internet comme la Centrale, nous étions les premiers au monde à faire cela. On était avant Ebay. Ici et en Allemagne, vous avez une culture ingénieur, des mathématiques. C’est votre force. Aux Etats-Unis, il ont juste la Californie, et c’est une petite partie. Ils ont leur success stories comme Google et Facebook mais ces gens-là ne parlent pas aux New-York Times. C’est deux univers parallèles. Quand j’avais des petites annonces, parfois j’en avais 60% qui marchait. Je prenais ces petites annonce des quotidiens. Cela leur importait peu car ils ne faisaient pas les headlines. Leur headlines, c’est leur ego. Et pour nous, ce qui importait, c’était le service. Ils ne veulent pas se faire dicter par l’audience quoi écrire. Ils n’ont pas cette communauté ouverte. C’est une question d’état d’esprit. 

D:Facebook et Google sont devenus d’énormes carrefours médias, comment voulez-vous ou pouvez-vous collaborer avec ces mastodontes ?

 LB: Concernant Facebook, je suis un peu inquiète quant au rapport avec la vie privée qui est littéralement mise en péril : chez nous,  on n’a même pas le droit de prendre le nom des gens qui achètent le magazine pour leur proposer de recevoir recevoir la newsletter… tout vient d’EUX !

D:Les fans pages sont créées pour les marques, et elles ont changé depuis septembre l’algorithme de la remontée d’info et parviennent à monitorer l’info qui va ressortir ou pas. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ?

 LB: Très mauvaise chose !!! Cette philosophie de Facebook c’est le contrôle absolu, tout leur appartient…Je préviens mes enfants : ne mettez jamais quelque chose que vous allez regretter sur facebook

D:Que pensez-vous de la confrontation entre Google et les médias français ? 

LB: Google n’a pas de contenu intéressant c’est un moteur de recherche. Les contenus, ce sont les éditeurs français. Donc à terme, Google devrait plutôt essayer de s’entendre avec ses fournisseurs de contenus.

D: Que pensez-vous de la prise de position des « pigeons » face au gouvernement français ?

LB: C’est super ! Les entrepreneurs sont le coeur de l’économie. Il faut les encourager et les motiver, c’est l’avenir pour nos petits-enfants. Pas seulement en France, partout. 

En Inde ou en Chine la main d’oeuvre est moins chère, de même pour les ingénieurs en Europe de l’Est. Chaque pays doit chercher sa valeur ajoutée. Et cette valeur ajoutée se trouve dans l’énergie des jeunes qui veulent créer des PME. Moi j’ai créé mon entreprise il y a 7 ans, on est à 500-600 personnes. On embauche deux à trois personnes par semaine. On cherche des gens extraordinaires à travers le monde. 

L’Interview Très Stratégique de Louise Blouin, gourou des Medias et de l’Art Contemporain

DEst-ce vraiment un atout de ne pas taxer les oeuvres d’art comme la polémique qui a agité le gouvernement français ?

 LB: C’est très important de ne pas taxer les oeuvres d’art. On peut considérer un pays comme un produit. Avec un appareil, on va se demander s’il existe un produit qui fera mieux le travail. Alors est-ce que je devrais vivre en France ou aller ailleurs ? Si cette France n’est pas compétitive, je pars. On ne me force pas à rester en France. On ne peut pas vivre seulement pour la France. On vit en  France comme dans un produit, à l’intérieur d’un monde de concurrence.  Le plus important c’est d’arrêter de taxer les gens, que ce soit ici, aux Etats-Unis ou ailleurs. Les taxes sont un signe de faiblesse de l’Etat, pas de sa richesse. La richesse d’un pays, ce sont ses PME. Si on est obligé d’être à un niveau de 75% d’impôt, cela veut dire que depuis des années, on dépense trop et on ne crée pas assez d’emplois. 

Il y a des milliards à l’extérieur. Si on rapatrie tout cet argent, et qu’on le donne en partie aux PME, ce serait une bonne chose contre le chômage. 

 D: Qu’est ce que le Blouin Creative Summit ? 

LB: C’est là où on invite à peu près 90 speakers, et on discute sur l’innovation des différents secteurs. On fait la relation entre les affaires, l’économie, l’art, comment dessiner l’avenir du futur. Pourquoi l’art est important dans l’éducation ? Pourquoi la créativité et la formation est essentielle à la PME et à l’économie, toutes ces questions qui sont liées. 

D: Quels sont les grosses tendances à venir dans le monde de l’art ?

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 LB:Plus de foires, plus d’informations et de transparence sur la transaction. Et par conséquence, diminution des frais de commission. Il y aura aussi plus d’achats et de ventes sur Internet.

Plus il y a de galeries, plus il y a d’opportunité de trouver un artiste. Le Brésil, le Chili, la Colombie, le Venezuela sont en train de s’ouvrir à l’art. On va donc lancer Art Info dans ces pays dans les prochains 3/4 mois. Il y a des pays émergents et c’est formidable. On va là-bas pour y chercher les bons artistes. Que ce soit pour des films, l’art du spectacle, dans la mode. Partager ce qu’on peut distribuer…Puis comment ne pas citer l’essor incroyable de  Miami Art Basel, l’énergie qu’on y trouve, la créativité sont un bol d’air dans le monde encore un peu conformiste de l’Art.

D: Quand on a presque tout comme vous. Quel peut être le challenge pour demain ? 

LB: Quand on a presque tout, on a rien (rires). Je ne travaille pas pour l’argent, je travaille pour la création. Je prends des risques. Je n’ai jamais pensé à l’argent. L’argent permet juste d’avoir une certaine indépendance. L’argent est génial pour payer ce qu’on doit payer pour après faire ce que l’on veut. C’est là la plus grande richesse : l’indépendance. Une fois qu’on a cela, on peut vraiment faire ce que l’on veut. Si on veut être danseur, on peut, si on veut peindre, on peut. Petite, je voulais aller en histoire de l’art mais je savais à quel point il était difficile de créer sa vie dans l’histoire de l’art. Mon père m’a donc dit de faire certaines études et pour faire après ce que je veux. Alors maintenant, je fais ce que je veux. Son conseil était le bon. 


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