Classé par l'IARC cancérogène probable chez l'homme (du groupe 2A), neurotoxique, hépatotoxique et néphrotoxique, mais toujours utilisé à raison d'1 million de litres chaque année en France, entraînant ainsi l'exposition professionnelle de 15.000 personnes ainsique des riverains, le perchloréthylène était déjà visé par ce décret depuis avril dernier. C'est chose faite, Delphine BATHO, Ministre de l'Écologie, du Développement Durable et de l'Énergie a signé, au 6 décembre, l'arrêté portant sur les pressings pour interdire le perchloroéthylène et organiser son remplacement par d'autres solvants.
Le solvant toxique reste toujours utilisé dans 90% pressings, l'arrêté ne l'interdit que dans les nouvelles installations Pourtant, être exposé au perchloroéthylène, c'est un risque de toxicité pour le système nerveux central (SNC), les reins, le foie, le système immunitaire et hématologique et le système de reproduction et un risque accru probable de cancer.
Mais l'arrêté s'inscrit dans la volonté publique de réduire risques liés aux émanations de perchloroéthylène sur la santé des usagers et des voisins des pressings. Il interdit, à compter du 1er mars 2013, d'installer toute nouvelle machine de nettoyage à sec fonctionnant au perchloroéthylène dans des locaux contigus à des locaux occupés par des tiers. Il prévoit également d'interdire, de manière progressive, les machines existantes : Ainsi, dès le 1er septembre 2014, les machines ayant atteint 15 ans d'âge devront être remplacées par des machines utilisant un substitut. A compter de 2022 au plus tard, toutes les machines situées dans des locaux contigus à des locaux occupés par des tiers ne pourront plus utiliser de perchloroéthylène.
Avec cet arrêté, la concentration de perchloroéthylène dans les locaux occupés par des tiers ne devra en aucun cas dépasser la valeur d'action rapide de qualité de l'air de 1 250 μg/m3. Le cas échéant, l'exploitant doit engager des actions visant à atteindre la valeur guide long terme de 250 μg/m3, valeurs définies sur les recommandations du Haut Conseil de Santé Publique.
Le Ministère déclare qu'il va prendre en compte l'effort d'investissement nécessaire pour remplacer les machines existantes grâce à des aides financières à l'investissement mises en place par l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME), les Agences de l'Eau, ainsi que la Caisse nationale d'assurance maladie et rappelle que la plupart des réglementations à l'étranger n'interdisent pas à ce jour l'utilisation du perchloroéthylène dans ces installations.
Source : Communiqué Ministère de l'Écologie, du Développement Durable et de l'Énergie