L’architecte brésilien Oscar Niemeyer s’en est allé hier à l’âge de 104 ans. Il aurait eu 105 ans le 15 décembre prochain. Ce natif de Rio de Janeiro (et donc un Carioca, pour les connaisseurs) se passionnait pour les travaux d’un certain Charles-Edouard Jeanneret-Gris, plus connu sous le pseudonyme de Le Corbusier, qu’il rencontra pour la première fois à Rio en 1936 et donc il se voulait le disciple. Très inspirés par le béton, les deux hommes finirent par travailler ensemble sur le bâtiment de l’ONU à New York (1952). Leur style était cependant bien différent, celui de Niemeyer ayant évolué vers quelque chose de plus organique, tout en rondeurs, dont il tirait, disait-il, l’inspiration des courbes des filles brésiliennes et de la curieuse forme des montagnes entourant sa ville natale.
Son chef-d’oeuvre restera la ville de Brasilia (oui, une ville, pas un bâtiment), la capitale brésilienne qu’il projetée au milieu du nulle part et qui fût terminée en 1960 (ci-dessus). On peut aussi citer le musée d’art contemporain de Niterói (1996), un bâtiment que l’on voit dans de nombreuses publicités (photo ci-dessous) ou l’Ibirapuera Auditorium de Sao Paulo, terminé en 2005 mais qui au final ne lui plaisit plus.
Au final, il aura signé plus de 600 réalisations (dont une barre de chocolat dont je vous avais parlé ici). Curieusement, la dernière oeuvre à porter sa signature est une… Converse All Star, sortie en novembre dernier et sur laquelle figure la citation suivante: «Ce n’est ni l’angle droit qui m’attire, ni la ligne droite, dure et inflexible, créée par l’homme. » (“Não é o ângulo reto que me atrai, nem a linha reta, dura, inflexível, criada pelo homem”). Oscar s’en est allé, parti tirer des courbes au paradis des architectes.
- Jorge S. B. Guerreiro