Le syndicat, c’est nous !

Publié le 06 décembre 2012 par Rolandlabregere

Pour sa campagne pour l’élection dans les Très Petites Entreprises (TPE) qui a lieu du 28 novembre au 12 décembre 2012, les syndicats Solidaires ont élaboré une communication visuelle originale qui se signale par une approche colorée des populations ciblées. Les TPE concernent les structures (associations, entreprises) de moins de 11 salariés. Cette communication comprend des flyers et en complément des affiches qui n’échappent pas à la vue. C'est une sémiologie intelligible qui s'est installée dans la rue.

Les syndicats Solidaires affichent la couleur à l'instar des premiers syndicats SUD ont  revendiqué dès leur création  la transformation sociale comme horizon de l'action quand d’autres organisations signaient les yeux fermés textes et accords. Ce syndicalisme là rapproche la défense immédiate des salariés et l’engagement dans le mouvement de contestation de l’ordre néolibéral.

Les visuels sont dans cette ligne, très réussis. Ils apportent de la couleur et du nouveau aux messages de revendication. Elégance, fluorescence et attractivité les caractérisent. Les Solidaires nous en mettent plein la vue. L’influence du design, de l’art contemporain, du street art devraient rapporter aux Solidaires des marques de soutien et d’adhésion. Mention spéciale pour les figurines minimalistes en fluo qui peuvent ainsi se repérer à distance et attirer l’attention. Ces visuels apportent des couleurs à la vie syndicale. Elles font signes et donnent sens aux messages.

L’enthousiasme devant cette campagne originale et inventive est cependant tempéré par le slogan décliné sur les flyers et les affiches. « Le syndicat, c’est nous ! » est-il énoncé. Il s’agit bien sûr de susciter l’attention des salariés concernés par le vote. Il est associé à un point d’exclamation. La phrase claque au vent comme une bannière un jour de manif. La certitude et l’autosatisfaction sont en embuscade dans ce message. Incarner avec raison et succès un syndicalisme offensif ne peut se réduire à l’intention d’être seul dans le paysage. C’est, plus vraisemblablement, la forme de l’action syndicale qui est à mettre en avant ou la vision du syndicalisme. Cela est, on en convient, moins, lisible que la formulation retenue. « Le syndicat, c’est nous ! », avec le consentement des travailleurs qui ont quand même leur mot à dire.