La presse et les réseaux sociaux sont en émoi suite à l’affaire Cahuzac qui pourrait très bien se transformer en affaire Médiapart. Je n’en ai pas parlé dans ce blog donc je vais résumer. Médiapart a sorti un article disant que notre Ministre avait eu un compte en Suisse et dit détenir des preuves. Il en a même sorti une, je crois : un enregistrement foireux d’une conversation. Jérôme Cahuzac dément et ses proches indiquent que ce n’est pas sa voix. Les autres « preuves » sont probablement du même tonneau. On retrouve toujours les mêmes polémistes qui cherchent à enfoncer le Ministre, à droite pour des raisons politiques évidentes et à gauche pour des raisons que je vais qualifier de nauséabondes, terme chéri de l’inquisition gauchisante. De reste, l’affaire me rappelle un peu LHLPSDNH (les heures les plus sombres de notre histoire). Plus j’y pense… Nos amis de la presse se déchaînent pour un fait qui n’est pas illégal, d’autant que le compte, s’il a existé, est fermé. Il y a un tas de gens qui ont des comptes bancaires à l’étranger pour des raisons parfaitement valables. Il y a des Français qui habitent en Suisse et qui ne sont pas des exilés fiscaux qui ont des comptes en Suisse… Mais, le traitement de l’affaire me gêne. Par exemple : « L'ex-ministre Laurent Wauquiez a demandé à Jérôme Cahuzac d'apporter en urgence "des preuves" pour dissiper les soupçons. » M. Wauquiez fait son job : du bruit pour faire perdre de la confiance envers le Ministre. Il n’empêche qu’il me semble que c’est à l’accusation de sortir des preuves. Pas à la défense. Si j’étais accusé d’avoir eu un compte en Suisse, je serais bien incapable de prouver le contraire. Si Médiapart avait eu des preuves, ils auraient pu les sortir. Ils ont choisi, pour l’instant, à ma connaissance, de sortir un enregistrement d’une conversation fait dans des conditions complètement loufoques où la voix du Ministre n’est pas reconnaissable. Il y a une rumeur d’un rapport fiscal fait par un lascar « sanctionné » par l’administration fiscale pour ce rapport (l’affaire est maintenant devant je ne sais plus quelle cour d’appel) et qui refuse de témoigner. Ce rapport conclurait, en plus, que les constatations effectuées « ne permettent pas de valider ni d’infirmer ces renseignements ». L’autre élément avancé par Médiapart porte sur les conditions de paiement par Jérôme Cahuzac (il y a près de 20 ans) de son appartement de 900000 euros (le Ministre a publié hier les conditions de financements). En gros, le dossier est vide. Toujours en gros, on accuse M. Cahuzac d’être riche. J’ai acheté mon appartement la même année que le Ministre. Il fait 48 m2 et il vaut maintenant 250 000 euros… Faites moi un procès, aussi. Si l’affaire était avérée, ce qui n’est pas le cas et ne sera probablement pas le cas, il s’agirait d’une fraude fiscale datant d’une vingtaine d’années et tombant sous le coup de la prescription. L’affaire serait néanmoins grave : le Ministre est chargé de la lutte contre la fraude fiscale (remarque ! Nous aurions un spécialiste…). L’affaire n’aurait aucune suite à part la démission du Ministre et une nouvelle perte de crédibilité pour le Gouvernement. Il s’agit pour l’instant exclusivement d’une atteinte à l’honneur d’un homme. C’est grave. Pour qui se prend Médiapart pour l’envoyer ainsi « en pâture » ? Médiapart est devenu un procureur qui organise parfaitement son feuilleton pour accroitre ses ventes et sa notoriété. On va me dire que ça m’amusait beaucoup quand Médiapart tapait sur la droite. C’est le cas. Mais les révélations de Médiapart portaient alors sur des affaires récentes comme le financement de la campagne du président de la République en exercice avec des éléments concrets (mais discutables par la défense). La plus grave affaire dénoncée par Médiapart s’appuyait sur des éléments du dossier d’une affaire judiciaire en cours. Cette fois, l’affaire à 20 ans et il n’y a rien. Ou alors, s’il y a quelque chose, que Médiapart le sorte maintenant. J’en ai marre de ces feuilletons. Je laisse donc le dernier mot à Jérôme Cahuzac : « Je fais face aujourd'hui à ce que d'autres personnalités publiques ont dû affronter avant moi : des accusations diffamatoires qui portent gravement atteinte à mon honneur. Je n’ai jamais détenu un compte en Suisse ou ailleurs à l’étranger. Jamais. »