Couverture de l'album
Bagarre Générale nous offre, avec leur album éponyme sorti chez Radar Swarm en octobre dernier, des compositions classieuses, épiques et graves. Elles sont empreintes d’une poésie massive, ainsi que d’une majesté pachydermique. Les morceaux se situent au point de confluence entre la musique classique (« Une nuit sur le mont chauve » de Moussorgsky par ex.) et la saturation viscérale du post-hardcore (Russian Circles & Kayo Dot). Ils contiennent des images aussi irréelles que le paysage aux couleurs acidulées, qui illustre le chapitre 6 de "Breaking the Waves", ou encore ce moment fou venant conclure le film, où perché en pleine mer sur une plate-forme pétrolière éloignée de toute terre, Jan et ses collègues entendent des cloches carillonner. Ils m’ont également fait penser à "New World" issu de "Selmasongs", la B.O de "Dancer in the Dark". Pas tant pour une question de ressemblance esthétique, mais plutôt pour le sentiment qu’avait suscité cette chanson : une sorte de marche glorieuse renforcée par des cuivres élégants et profonds.
Bref, la section rythmique de B/G martèle, laboure, parfois nous piétine littéralement tandis que les guitares, les trombones et le synthé l’appuient ou au contraire ouvrent la voie vers le haut, dégageant l’horizon après le passage d’un cyclone. Mais la confusion entre le soulagement, l’espoir et la peur d’une redite, le tout ponctué de moments suspendus, reste tenace. Un peu comme si vous imaginiez un corps se retrouvant en prise avec tous les phénomènes climatiques, dans une déferlante plus ou moins rapide et clairsemée de quelques pauses parfois impromptues. Le seul petit bémol serait une transition un peu hasardeuse à mon goût, un moment de flottement après l’introduction de la Face B. A part ça, de l’océan démonté en hiver à l’accalmie brève et légèrement nuageuse dans des alpages verdoyants, la musique de ces bordelais offre une pluralité d’images et de sensations riches, même si le thème principal reste bien la beauté massive et tourmentée d’une montagne écossaise à l’humeur changeante au mois de mars.
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Les fêtes de fin d'année sont l'occasion de faire la fête, de se retrouver en famille ou de se pelotonner chez soi et dans certains cas de faire des réserves pour hiberner pendant l'hiver ! Pour se faire : marrons, pain d'épices et vin chaud au menu mais aussi chocolats. En ce mois de décembre, lifeproof s'ouvre et invite d'autres auteurs pour vous faire découvrir un artiste tous les jours : bonnes gourmandises à tous !