sur mes étagères: la chasse spirituelle.... ( 3 )

Publié le 06 décembre 2012 par Micheltabanou

La chasse spirituelle

 

EDENS

 

Dernière prière aux archanges qui pourrissent mes forêts fiévreuses. Je titube les soixante vies du cycle. Enfin je fixerai mes affûts, mes poursuites, mes chevauchées - images ordinaires forgées dans le malaise du réveil. Je vous confie mes absences factices, un recueil de mots sauvages qui flambent. J'ai balbutié fameusement à travers les sortilèges pittoresques des sens.

 

Enfant sordide et compliqué, vautré au pré stupide j'ai secoué les pistils, humé des vapeurs vertes et froides, plongé mes bras énervés dans la vase d'une atroce tiédeur, aux vers roses et gras. J'ai appris les sifflements des monstres, les couplets héroïques, les rires de boue des lacs des ténèbres, les floraisons des châteaux d'angoisses où dorment des princes chastes et doux. J'ai compté les pierres précieuses et les rivières aériennes, dressé des statues de sable mouvant aux criques des mers tropicales, hanté les baraques foraines où s'égorgent les ballerines.

 

J'ai expérimenté les fringales des enfants pauvres. La tête sonore comme un coquillage géant, abandonné aux lendemains de ces orgies de jeûne, l'esprit plus lourd qu'une cathédrale. J'ai interrogé la sagesse des marbres anciens, déchiré les grenandes aux formes obscènes et des ruisseaux de rubis coururent sur mes lèvres.

 

Un corps fumant, âcre. désir, désespoir, affliction tardive, baisers poisseux de venins exotiques, lèpres, étreintes désespérées. Calice brûlant, airs d'opéra, gladiateurs enrubannés pour les faims populaires, sirènes et sorcières, mariées hypocrites, prêtres buvant des liqueurs douteuses au son d'un tam-tam, sièges rustiques pour les salons.

Des bulles glaireuses crèvent devant mes yeux, des flèches multicolores me clouent sur un calvaire de confection Les soeurs aînées aux agaçantes sollicitudes consolent lles enfants pathétiques et les doux Jésus raccomodent les bonheurs uusagés. Paradis comme il faut, Cythère, une main pour me secourir, puis, seul, calme, dans les champs de sainfoin, j'entendrai les cris d'autrefois derrière les arbres, le vent guérisseur des espérances. J'arriverai au sublime degré d'une perfection éhontée. Ne plus cacher au monde mes bévues et mes égoïsmes et ces tendres inconnues.

 

Je règle les besognes les plus infâmes.

 

Cascades de fiel, tourbillon de neige rouge et noire, souffles d'haleines fétides, carnaval, tortues énigmatiques, cancers et hydres fardés de vert-de-gris, chiens géants, coqs châtrés, dentelles; dans le ciel glorieux, des lambeaux d echairs organisent des ascensions, des singes grotesques volent mes vêtements, flèches, ruisseaux de gemmes, fleurs sans formes, sève sanglante, cristaux éclatés, pastels poussiéreux des obscures visions. Les kangourous sautent sur les places publiques et les cargos tressent des chapelets de cordes glissant sur des océans de braise.

 

Papillons marins, Jamaïques, citronniers, poivriers aromatiques, pustules, plaies du miel, mmammouths furieux, serpents en rut dévorant des équipages, fleurs cannibales aux harpons de velours, délices, tortures... Ah!

 

Grâce, je ne recommencerai plus.

Tout cela n'est pas sérieux vraiment .