Des quotidiens en ligne ont partagé des informations qui n’a pas manqué de soulever des interrogations et titiller la curiosité. Ces quotidiens ont déclaré que selon l’Organisation Internationale du travail, dixit son directeur pour l’Océan Indien, Christian Ntsay, près de vingt-mille enfants et adolescents de 12 à 17 ans travailleraient dans le secteur vanille dans la Grande île, représentant à peut près 30% de la main d’œuvre totale. Des conclusions issues d’une étude faite par l’Organisation Internationale du Travail (OIT) depuis 2009 dans la région de la SAVA. Des résultats qui, mine de rien, pourraient bien en choquer plus d’un dans les pays occidentaux, si ça venait à être connu.
Elles ne sont pas loin les années (1996) où des enquêtes ont été menées au Pakistan, en Inde, en Chine et en Thaïlande, des pays où étaient, et sont encore, produit les ballons de foot destinés au grand public. Il en est ressorti que les mauvaises conditions de travail de milliers de travailleurs indépendants chargés de coudre des millions et des millions de ballons de foot ont conduit à l’emploi d’enfants, des enfants contraints à travailler quand le salaire des parents est insuffisant. Cela avait même valu l’adoption d’une convention, celle d’Atlanta, en 1997, qui a mis en place un mécanisme de contrôle à Sialkot, une ville du Pakistan où sont produits 70% des ballons de foot vendus au grand public dans le monde afin d’éradiquer le travail des enfants. La Grande île, premier pays exportateur de vanille, elle, produit 60% de la vanille dans le monde, et 80 % des plantations se trouvent dans la zone étudié, dans la SAVA. Si les chiffres sortis par l’OIT sont exacts, on est plutôt mal barré ! Reste à savoir si les pays « clients » en feraient des réactions épidermiques, la vanille n’ayant pas la même portée de consommation que le ballon rond …
Quoiqu’il en soit, il est sur qu’avec cette mondialisation à outrance, les flux d’information sont difficile à maitriser, tout se sait rapidement à partir du moment où quelqu’un s’applique à ce ç se sache. Les mesures correctives corollaires à ces révélations n’auront pas d’effet immédiat, cela s’entend. Il faudra du temps pour que la population productrice de cet or vert comprenne et s’adapte aux nouvelles contraintes que l’OIT ne manquera pas de prodiguer. Car ces enfants, quoiqu’on puisse dire ont toujours été là, aux côtés de leurs parents, pour les assister dans la pollinisation, l’entretien, la cueillette, le séchage, le tri, le conditionnement de la vanille, bref dans toutes les étapes de la vie d’une …gousse de vanille. Difficile de changer ça en un clin d’œil ! Tristes perspectives pour les exportateurs si…
Et il n’y a pas que la vanille qui se fait maltraiter, le litchi également subi de fortes pressions surtout avec les nouvelles conditions d’exportation du Groupement des exportateurs de litchi (Gel). Cela a conduit à un quasi-monopole exercé par Univeg et Dole Paris Compagnie Fruitière sur les litchis de Madagascar. Les anciens importateurs concurrents, eux, se tournent vers le litchi d’Afrique du Sud encore très loin des volumes fournis par Madagascar mais dont le fret aérien est moins cher ! Les litchis de l’Ile Maurice aussi entrent également dans la danse pour la même période, dure dure la concurrence !