Impossible d’échapper à la belle jouant les « Marylin » pour la pub d’une boisson à bulles en ce mois de décembre ! On aime ou pas. Mais ce n’est qu’une des multiples facettes qu’elle nous a donné à découvrir depuis… çà fait combien de temps déjà ? 20 ans, mais oui !
En effet, Scarlett n’a que 8 ans quand elle donne la réplique à Sean Connery dans « Juste cause », un thriller terrifiant signé Arne Glimcher. Mais elle s’est déjà fait un nom aux States quand l’Europe découvre l’ado en plein trauma qu’elle incarne dans « L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux » de Robert Redford.
Née le 22 novembre 1984 à New York City d’une citoyenne américaine juive askhenase et d’un père d’origine danoise, Scarlett a décroché, 27 ans plus tard, son étoile sur le Walk of Fame de Hollywood Boulevard. Une belle carrière déjà et la volonté affichée de ne pas se laisser emprisonner, formater par des rôles dans lesquels elle a brillé. D’année en année, elle a cassé chacun des moules et pris des risques, surgissant là où on ne l’attendait pas.
La belle aime surprendre, se surprendre. Ainsi, à la délicieuse créature, troublante malgré sa grande et sage culotte rose dans « Lost in Translation » de Sofia Coppola (en 2003) succède Griet, la servante de Vermeer. Son lumineux visage encapuchonné tel celui d’une nonette dans « La jeune Fille à la perle » de Peter Weber a interpelé Woody Allen. Comment a-t-il pu voir en cette Griet d’un autre temps l’héroïne pulpeuse et sexy en diable qui a embrasé « Match Point » en 2005 ? Mystère, mais il a tapé en plein dans le mille, Scarlett faisant l’unanimité parmi la gent masculine en femme amoureuse, sexuellement libérée. Pour Brian de Palm, elle devient la créature énigmatique à la beauté sulfureuse le temps d’un film « Le Dahlia noir » puis, nouvelle pirouette, renoue avec la comédie. « Scoop » nous la montre irrésistible aux côtés de Woody Allen. La presse people n’attendra pas la sortie de « Vicky, Christina Barcelona » en 2008 pour déclarer que Scarlett est devenue sa muse. Ce qui agacera beaucoup M.Woody
Entretemps, Scarlett Johansson a prouvé que son ramage vaut son plumage. L’album « Break up » – des duos enregistrés avec Pete Yorn, son amoureux de l’époque – s’écoule à quelque 50 000 exemplaires. Un score modeste et l’album qu’elle enregistre en solo en 2008 avec des reprises de Tom Waits ne fait pas mieux. Mais la voix est belle, incontestablement. Elle a caressé l’ouïe de Lulu Gainsbourg qui n’a voulu qu’elle pour être sa Bonnie dans le single « Bonnie & Clide » qui n’est sorti qu’aux USA…
L’année 2009 voit le retour de Scarlett sur les planches de Broadway dans « Vu du Pont » d’Arthur Miller. Elle vient de décrocher un Tony Award (l’équivalent du Molière en France) pour son rôle quand on la voit débouler sur nos écrans en espionne russe dans « Iron Man 2 », puis en spécialiste de la vie animale dans le très familial « We bough un zoo » avec Matt Damon… Elle nous laisse à peine le temps d’assimiler cette métamorphose que la revoici, en 2012, caparaçonnée de cuir pour « The Avengers » ! Elle tourne, elle tourne quasiment sans discontinuer mais prend le temps de vivre autre chose, aussi.
Scarlett prend le temps de vivre sa vie amoureuse. Depuis son divorce d’avec l’acteur canadien Ryan Reynold en 2010, elle a aimé quelques fois, Sean Penn, notamment, pour ne citer que le plus connu… Si l’on en croit la presse people, elle vient d’acheter un appartement à Paris parce que son nouvel amant est français ; ils se seraient connus via le tatoueur du tout-Paris, un certain Fuzi qui n’en n’a pas fait mystère.
Scarlett prend le temps de jouer les mannequins photos pour honorer les contrats juteux qui la lient (ou l’ont liée) avec Vuiton, L’Oréal, Dolce & Gabana, Moët et Chandon, etc. Elle prend le temps d’affirmer ses convictions politiques pro-Obama ; cheveux tirés en chignon, veste sage sur un tee-shirt à l’effigie du drapeau américain, elle a enthousiasmé, voici quelques semaines, l’assemblée de la Convention du Parti démocrate, par son vibrant discours ciblant les jeunes votants.
Le film qu’on attend avec impatience ? « Hitchcock » de Sacha Gervais qui évoque le tournage du film « Psychose » (avec Anthony Hopkins et Helen Mirren). Elle y tient le rôle de Janet Leigh et on se demande à quelle sauce le réalisateur a revisité la scène devenue culte du massacre dans la douche…
Clap de fin. A l’heure qu’il est, Scarlett arpente fiévreusement une scène de Broadway. Sous la direction de Rob Asford réputé pour sa rigueur, elle répète pour mettre tout ce qu’elle peut dans un rôle parmi les plus exigeants : celui de Maggie dans « Une chatte sur un toit brûlant » de Tenessee Williams. Première, le 17 janvier 2013. Un deuxième Tony Award, peut-être…