Pascale Marthine Tayou à La Villette (Paris)

Publié le 06 décembre 2012 par Onarretetout

L’exposition que j’ai vue à La Villette est conçue à l’opposé de celle de Fabrice Hyber. Photos interdites, ne pas toucher, j’y ai même vu un gardien replacer le sable d’une installation avec un balai doux pendant la visite. Pourtant, les deux artistes donnent à voir des objets du quotidien.

Pascale Marthine Tayou accumule les calebasses, les suspend au plafond. C’est en effet la première chose que j’ai remarquée : il faut en permanence lever les yeux dans cette exposition. Comme si tout ce qui est montré était installé sur des pilotis, pour vivre au bord de la mer ou pour tenter de toucher le ciel ? Les tambours, piqués de mille aiguilles à têtes colorées, me font penser à des poupées vaudous : malheur à qui en sortira un son ! Les verres taillés comme des diamants brillent dans le sable de la première salle, ils ne sont plus qu’arêtes suspendues à des colonnes vertébrales dans la dernière. Entre temps, la monnaie qui s’affiche est à l’image de l’euro et se nomme l’afro ! Où sont les vraies richesses (pour reprendre un titre de Giono, et le nom d’une librairie – à Juvisy-sur-Orge) ? Des poupées de cristal barrent le passage au fond du Pavillon Delouvrier ; les sexes turgescents nous indiquent qu’il faut revenir sur nos pas. Je suis donc revenu dans la première salle, passant devant les masques en plastique moulés dans des pierres, comme des têtes sculptées de divinités d’aujourd’hui. Dans la dernière salle le sable est noir ; au milieu de l’exposition, des sacs recèlent de la terre africaine (rouge, semble-t-il) ; dans la première salle le sable est blanc, et les oiseaux chantent le chant des nichoirs. J’ai failli emporter le panier, à l’entrée, où l’artiste a déposé quelques éléments n’ayant pas trouvé place dans cette exposition, à moins qu’il les ait réservés pour une autre installation.

Le titre, c'est Collection privée. Et c'est, bien sûr, public. C'est gratuit. Et jusqu'au 30 décembre 2012.