Orianor, Tome 1 : La Cité aux sept murailles de Jean AVRIL

Publié le 05 décembre 2012 par Melisende

Orianor, Tome 1 :
La Cité aux sept murailles

de Jean AVRIL
Cima Editions,
2012, p. 113
Première Publication : 2012

Pour l'acheter : Orianor, Episode 1

Écrivain, designer graphique, fermier, jardinier, un peu philosophe… Jean Avril se laisse difficilement cerner par ces choses qu’on appelle « les catégories ». La meilleure façon de le connaître reste encore de lire ses livres.Le SiteMerci à Jean Avril pour cette découverte...
ihel, la Cité aux sept murailles, agonise dans les flammes : quarante années de siège, pour une poignée de cendre...
Depuis des millénaires, les humains sont en guerre contre les forces de So'Ghol, la Montagne Noire. Après la chute de Rihel, un seul Trône reste encore aux mains des humains : celui de la Citadelle de Céless, cœur du royaume de l'Endriel. Beaucoup disent que la situation est sans espoir, et pourtant plusieurs se tiennent encore debout, déterminés à poursuivre l'œuvre de résistance. Ensemble, ils continuent d'écrire une épopée traversant les âges.
Les voici qui s'avancent : Kahel, chevalier de l'ordre des ivataris, mages ayant pour arme la lumière. Blanc, un enfant qui a désormais un empire contre lui. Jad, Iridia et Raygone, jeunes héros répondant à l'appel de l'Endriel, l'ultime rempart du monde libre, sur le point de tomber entre les griffes de l'envahisseur. Et Uriss, ancien roi amené en esclavage au cœur de la Montagne Noire pour y rencontrer un sort tragique : être enchaîné à son pire ennemi, par une chaîne lui faisant subir les souffrances qu'il inflige à l'autre...

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es lecteurs habitués le savent et les visiteurs occasionnels s’en rendront vite compte : l’Imaginaire c’est ce que je lis le plus et donc, fatalement, ce que je préfère. Si je me suis beaucoup tournée vers les livres young adult ces derniers temps, je n’en reste pas moins très adepte de fantasy plus mature. C’est donc avec grand plaisir que je me suis lancée dans ce premier épisode d’Orianor.
Certes, le texte est court et ne permet donc pas un grand développement de l’univers ou des personnages qui l’habitent mais, justement, au regard de sa brièveté, j’ai trouvé cette première partie plutôt complète et bien construite. La suite m’attend et je ne tarderai pas à la découvrir !
Un monde en guerre, déchiré en deux : les humains (certains améliorés - les chevaliers de l’ordre des ivataris - grâce à des pouvoirs) contre les rakhanes, des créatures plus bestiales qu’humaines. Ces derniers ont conquis, à force de sièges et batailles, la plupart des territoires humains ; le dernier en date Lothmar, a vu ses souverains tués ou enlevés (Uriss, le roi, est mené au cœur de la Montagne Noire où, comme les autres esclaves, il devra tailler les flancs de la terrible montagne). Blanc, jeune prince du Lothmar parvient à s’enfuir grâce à Kahel (un chevalier puissant) qui souhaite le mettre en sécurité en Endriel, dernier royaume humain. Enfin, trois autres jeunes personnages plein de fougue, décident d’apporter leur aide et de rejoindre la défense de l’Endriel.
Trois « groupes » de personnages, chacun suivant sa route vers le destin qui est le sien, rencontrant de nouveaux personnages, combattant quelques ennemis… Il est difficile de s’attacher à autant de « héros » (6, si l’on ne compte pas la défunte reine) alors que la place accordée à chacun est si mince. Malgré tout, je trouve que Jean Avril parvient à brosser un tableau assez cohérent et développé de ces six personnages. Bien sûr, certains m’ont plus marquée que d’autres, Kahel et Uriss pour ne citer qu’eux, mais je ne doute pas que les autres aient également beaucoup de choses à m’offrir par la suite.
C’est encore assez flou pour le moment, mais c’est évident que chaque personnage apportera sa pierre à l’édifice et servira l’intrigue générale. Celle-ci n’est, pour le moment, pas bien développée et reste assez classique : l’affrontement de deux forces, le Bien contre le Mal. Et les petites aventures secondaires vécues par les héros sont également assez classiques. Le texte est court, on n’a donc pas l’occasion d’en voir beaucoup mais les quelques scènes offertes sont prometteuses et bien menées. Il faut prendre ce premier tome (et cette série en général) comme il se présente, c’est-à-dire comme un petit épisode (un petit feuilleton) qui s’inscrit dans quelque chose d’un peu plus grand. Alors oui, c’est bref mais c’est (bien) pensé pour.
Et ce qui me fait dire que l’auteur a bien pensé le fond par rapport à son format, c’est que, en très peu de pages, Jean Avril parvient à mettre en place plein de choses (les ivataris, le principe de la Lumière, la Montagne Noire, les akdars…) et ce, sans nous noyer sous les informations, sans nous perdre. Les pièces du puzzle se mettent en place petit à petit. Alors certes, on est loin d’avoir tous les éléments constituant l’univers fantasy d’Orianor, mais on en acquiert déjà un certain nombre grâce à ce premier épisode et je suis sûre que la suite développera encore un peu nos connaissances sur le sujet.
J’aimerais terminer ce court avis par quelques mots sur la forme de ce premier épisode. Je découvre la plume de Jean Avril grâce à Orianor et je félicite l’auteur pour son travail. J’ai trouvé le texte très agréable à lire et en parfait accord avec le fond. Il s’agit de fantasy, il faut donc apporter au lecteur toutes les informations nécessaires à la compréhension de l’univers mis en place. L’exercice n’est pas facile car dans ce genre particulier (que certains dénigrent), tout doit être inventé… la fantasy c’est ça : un monde inédit avec son Histoire, sa géographie, ses codes, ses peuples… Et j’ai trouvé, en découvrant ce premier tome, que Jean Avril possédait ce qu’il fallait pour faire vivre son univers et ce n’est pas donné à tout le monde. Beaucoup s’essayent à l’exercice, rares sont ceux qui se démarquent, je pense. Alors oui, la trame semble assez classique pour le moment, mais l’écriture est soignée. J’espère que la suite confirmera mes impressions !
Très agréablement surprise par ce premier épisode. Malgré la brièveté du texte (ce que certains ont pu lui reprocher), Jean Avril mène sa barque avec beaucoup de talent. Il parvient, en très peu de pages, à mettre en place tout un univers et les personnages qui y évoluent. Ceux-ci restent un peu en retrait pour le moment, mais je ne doute pas qu’ils auront beaucoup à nous offrir dans les épisodes suivants !

"Des étendues de fleur blanches ravissaient le regard, parfaite harmonie avec le ciel limpide de ce monde suspendu dans le temps.
Une vallée qui ne pouvait être approchée que par la beauté. Tout y était clair, tel le cristal. Une lumière apaisante parcourrait les formes, tissant entre elles une toile de vie. L’ensemble vibrait, scintillant subtilement de mille notes et mille couleurs, cela sous la bienveillance de grands arbres sagement enracinés. Les papillons étaient radiance, et les oiseaux, musique. La rivière coulant au sein de la vallée provenait des hauteurs les plus sublimes…
Ce lieu ne connaissait nulle ombre."