Bernard Salha (Directeur de la Recherche et du développement EDF) a présenté le point de vue industrielet son exposé était un des plus réalistes et intéressants …..Bernard SALHA est Directeur d'EDF R&D depuis le printemps 2010. Avec 2000 chercheurs, EDF R&D couvre l’ensemble des activités du Groupe, depuis l’amont dans le champ de la production (nucléaire, thermique, hydraulique et renouvelable), jusqu’à l’aval auprès des clients et des réseaux
JE REPETE ENCORE UNE FOIS A MES LECTEURS QUE VIS-A-VIS DE L’ETATLE RESPONSABLE SURETE D’UNECENTRALE NUCLEAIRE EN FranceC’EST AVANT TOUT L’EXPLOITANT ET CECI DANS UN CADRE LEGAL ET REGLEMENTAIRE STRICT …..L’AUTORITE NUCLEAIRE DE SURETE(ASN) EST A LA FOIS LECONTROLEURDE L’APPLICATION DE CES REGLEMENTS ET LE GENDARME QUI A LE POUVOIR REGALIEN DE STOPPER L’INSTALLATION…
L’orateurexpliqueque c’est grâce à ce systèmeque EDF est une entreprise astreintea un suivi opiniâtre des problèmes de ses installations. L’Analyse permanentedes incidents et du fonctionnementengendre un retour d’expérience tel que cela amène un progrèscontinu .L’Etat ne donne une autorisation après analyse préalable que pour la durée de 40 ans mais tous les 10 ans il est procédé à une visite décadaire complète .Celle-ci est très importante : elle permet de montrer à l’ASN que l’exploitant « faiten permanence le ménage chez lui » et reste en conformitéavec les normes de sureté qu’il a présenté dans son Dossier initial …Et elle permet surtout de faire apparaitre lesproblèmes de vieillissement , leserreurs de conception ou de procédures etc. Quinécessitent de remettre à jour et améliorer leDossier de sureté ……UN PROBLEME DE PRODUCTION PASSE DERRIERE UN PROBLEME DE SURETE……
EN RESUMEet contrairement à ce que pourraitcroire un certain public, selon lui, plus une centrale nucléairedure , meilleure devientla sureté nucléaire ….
B.SAHLAretrace ensuite l’historiquedes accidents et des gros incidentsdes centrales nucléaires.Dès l’accident de three milies island(TMI) , l’industrienucléaireaux USAa marqué le pas …L’analyseet la prise en compte désormais d’un accident possible ont amené les exploitantsà juger des conséquencesd’une fusion de cœuret compte tenu d’un déconfinement possible de repenser a une vraie organisation de crise et à des exercices …..
Pour l’affairede TCHERNOBYL ,l’orateur penseque le principal progrès a été deréaliser qu’ il était nécessaire que même localement l’exploitant ne devait pas être un simple fournisseur de courant mais posséder une authentique culture de suretéet ne pas sortir du cadre strictdes procédures d’exploitation définies par la sureté …..
Concernant laFrance l’orateur signale que c’est à partir de l’incident de la centrale duBLAYAIS ,sur la GIRONDE queEDFa remis à plat la question des niveaux des plates-formeset de la localisation des moyens de secours pour toutes les tranches risquant des phénomènes d’inondation ou de montée des eaux…
Mais l’essentiel DIT L’AUTEURvient de tout ce qui découleaprès l’accident de FUKUSHIMA :ce dernier a conduit, après les stress tests , à inclure désormaisdans un cadre nationaltoutce qui découle d’ occurrences exceptionnelleset pour la France cela concerne essentiellement la résistance aux pluies ,tempêtes ,inondations ; le niveau des séismespossibles a étéde même réactualisé… CHAQUE SITE A ETE EXPERTISE .Au niveau central EDF ,il y aeu création d’uneforce d’action rapide disposant de moyens d’interventionpropres ( et notamment d’un commando de spécialistes avectous moyen d’acheminement appropriés ( y comprisde diesels de secourset composants de remplacementsetc.
L’orateur dresse ensuiteun tableau succinctde ce qui « prend un coup de vieux » inévitable dans la partie nucléaire d’ une tranche (.mes lecteurs accoutumés à me voir « désosser » chaque fois les rapports « CONTROLE » DEl’ASN n’ apprendront pas grand-chose ! ) :
- C’est bien entendu sur le circuit primaireque EDFse » polarise » , notamment sur le vieillissementdes propriétés mécaniquessuite à l’irradiation neutronique des cuves et à l’évolution de la température de fragilisationavec risque de rupture par aspersion d’eau froide. EDFDOIT APPORTER LA PREUVE AUPRES DE ASNque pour toutes les cuves ON RESTE DANS LE BON DOMAINEDE RESISTANCEPOUR UNE DUREE DE 60 ANS …
- EDF se préoccupe égalementd’assurer la pérennité dans le temps des enceintes de confinement. ETc’est là un problème singulier car sur chaque sitechaque béton présente desvariations de propriétés !Il y a donc des problèmesspécifiques à chaque siteet difficiles à prévoir dans la durée ….
- Le dernier point est le vieillissement des personnelset ce qui en découle : le renouvellement des compétences et l’amélioration de la qualification compte tenu de la complexité croissante des occurrences possibles .Il cite la durée de formation nécessaire d’un opérateur de tranche ….4 à 5 ans pour en connaitre tous les contours !
BERNARD SAHLAtermine son exposépar deux considérations :
Le nucléaire de l’avenir entrera dans une conception du mix énergétique qui dépendra du cout des diverses formes d’énergie, de leur acceptation sociétale , de l’évolution climatique, du développement de la technologie deb prospection et de production d’énergie , des raréfactions ou évolutions des ressources , du niveau de la consommation mondiale, des politiquesde développement et de concurrence des divers secteurs ( et notamment de leur démographie) etc.
A TITRE D’EXEMPLE POUR 2012il donne les chiffres de comparaison suivants :prix du MWh--- énergie nucléaire :55/charbon 70 à 100 /éolien terrestre 70 à 100/éolien maritime 100à180 /Photovoltaïque « fermier » 130à 180 / Photovoltaïque domestique180à 400
Le nucléaire de l’avenirdépendra des résultats , de la fiabilité et de l’absence d’accidents du nucléaire présent et concernant le niveau de sureté devra être égal ou supérieur à celui prévu pour la génération 3 ( les EPR )
A suivre : mon analyse personnelle
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