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L'élégant hommage de Viktor Lazlo à Billie Holiday...

Publié le 05 décembre 2012 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

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Plutôt séduisant, ce moment passé aux côtés de Viktor Lazlo qui, accompagnée d'un quartet de fort belle tenue, évoque la vie de la légende du jazz et interprète quelques uns de ses plus grands titres. Didactique juste ce qu'il faut, joliment mis en scène par Eric-Emmanuel Schmitt, musicalement et vocalement irréprochable, le spectacle est à voir, malgré son aspect un peu lisse et propret.

Apparaissant dans la loge de Billie, Viktor se confie et nous explique à quel point la chanteuse  et sa musique eurent une influence sur son parcours d'artiste, et ce faisant, face au miroir cerclé d'ampoules, prend les traits de son idole. Enfant d'abord, elle parle de sa jeunesse difficile (elle fut violée par un voisin), de ses parents (souvent absents). Plus tard viendront ses débuts dans la chanson, le racisme qu'elle fut la première à dénoncer publiquement ("Strange Fruit"), les hommes qui traversèrent sa vie... De brèves séquences informatives, parfois cocasses,   auxquelles se mêlent les musiciens, servant d'introductions et transitions à une bonne vingtaine de morceaux, dont un duo virtuel réussi avec la jazz woman. Le jeu d'actrice pourrait être plus poussé mais la concision du livret permet sans difficulté de pardonner deux ou trois maladresses.

 Ainsi, de l'intimité de cette loge feutrée (située à cour) à la scène, qu'Eric-Emmanuel Schmitt a souhaité habiller de grands panneaux blancs sur lesquels sont projetées images d'archives et créations vidéos (souvent inspirées) afin d'illustrer le discours ou instaurer différentes ambiances, de la scène à l'extrême jardin (où sont placés les musiciens), la chanteuse évolue avec une aisance qui s'affirme à mesure que la représentation avance.  

Nous nous permettrons un reproche. L'interprétation se révèle trop appliquée. Presque froide et distante. Pour qu'il nous bouleverse véritablement, le jazz se doit d'être habité, incarné... Chargé d'une histoire. Moins qu'aucun autre genre musical, il ne peut souffrir l'absence d'émotion, de tripes, chez ceux qui le défendent. C'est malheureusement parfois le cas ici.

A défaut de vous émouvoir totalement, ce spectacle de qualité charmera vos oreilles, vous permettant de découvrir ou redécouvrir le répertoire incontournable de l'immense Billie Holiday.

Alors n'hésitez pas !

Au moins jusqu'au 17 janvier, au Théâtre Rive Gauche.


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