Je ne présente pas la trilogie Batman réalisée par Christopher Nolan. Celle-ci s’est conclue en grande pompe cette année avec le troisième opus The Dark Knight Rises. Pourtant tout n’était pas joué d’avance.
Le premier épisode Batman Begins, bien qu’entrainant car il pose les bases de l’histoire, la création du Batman et son établissement dans la ville de Gotham City, peine malgré tout à convaincre le cinéphile averti. Accordons nous, je ne m’attendais pas à de la grande réflexion, il est bien sûr entendu que ces films sont d’abord et avant tout du cinéma d’action où l’usage de son cerveau est facultatif. Néanmoins, Nolan et David Goyer (scénariste) se sont attachés à explorer la psychologie des personnages et surtout celle de Bruce Wayne. Dans ce premier opus, on découvre comment il sera amené à créer son alter égo, la genèse de Batman se fait dans la douleur et le personnage tourmenté de Bruce lui donnera toute sa noirceur. Ce qui m’a gêné en revanche c’est le manque d’un ennemi crédible à opposer au héro. Durant la première partie du film Bruce est son propre ennemi puis son ancien maitre de la Ligue of Shadows (Liam Neeson) incarnera la menace qui pèse sur Gotham mais manquera de panache et d’envergure. Le film se termine alors en annonçant l’arrivée de son prochain adversaire.
Dans The Dark Knight le face à face se fait épique. Le personnage du Joker, interprété par Heath Ledger, portera à lui seul tout le film. J’ai réellement été bluffé par son interprétation. Le film se veut toujours aussi sombre et le poids du passé des personnages sera telle une chape de plomb que le joker arrivera encore à assombrir. Il incarnera le vrai mal sans justification et qui ne peut être raisonné et usera des peines et souffrances de ses ennemis comme d’une arme redoutable. C’est certainement le meilleur opus de la trilogie, c’est également en grande partie à cause de cet épisode que j’écris cette chronique, mais pas seulement, nous allons voir ça.Cela nous amène donc au troisième et dernier épisode : The Dark Knight Rises. Il me paraissait difficile de faire mieux que le précédent et dans ce cas précis je ne pense pas m’être trompé. Ce dernier épisode tente de clore la saga avec brio mais manque le coche. La trame générale de l’histoire n’est pas à proprement parler à mettre en cause ; le scénario tient bien la route et l’action et les rebondissements sont savamment orchestrés. Le retour de Batman prend une longue partie du film et nous accompagnerons donc Bruce Wayne à travers ses luttes perpétuelles avec lui-même. En ce sens, ce dernier opus se rapproche beaucoup du premier. En revanche le casting et surtout le jeu d’acteur me laissent perplexe. Le ‘méchant’ de l’histoire, Bane, manque du charisme et de la noirceur du Joker. Son histoire est d’une certaine manière trop présente, comme une justification de ses actes. On comprendra par la suite que ce n’était pas qu’à lui qu’elle était adressée. Mais le gros point noir du film est sans conteste Marion Cotillard. Bon, déjà, à la base, je ne peux pas la blairer ; je ne supporte pas, à quelques exceptions près, la nouvelle génération d’acteurs français qui jouent tous plus ou moins de la même manière : mal. Mais alors là, sa dernière scène dans le film est à mettre au panthéon du ratage cinématographique, c’en est limite comique (je précise que c’est normalement une scène dramatique). Bref, la scène de clôture est réussie, même si un peu téléphonée, c’est déjà bien, mais l’ensemble du film pêche vraiment par un manque de crédibilité et c’est surtout une grande décéption.Voilà, je me suis plus attardé sur le premier film et ses défauts de jeunesse et le dernier qui craint vraiment. Mais ce qu’il faut retenir de cette trilogie c’est vraiment The Dark Knight qui vaut le coup à lui tout seul, les deux autres sont juste du bonus !