Cogan : La politique en douce

Publié le 05 décembre 2012 par Unionstreet

Attention changement de registre. En adaptant L’Art et la Manière de Georges V.H., Andrew Dominik compte bien choquer le petit monde du cinéma qui n’avait pas offert le succès escompté à son précédent film : L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford. Il rempile avec Brad Pitt et c’est parti pour cette histoire de tueur à gage et de petits malfrats du dimanche. Le reste du casting est composé de 3 Sopranos et de Ray Liotta. Un casting aux petits oignons.

Ne voulant pas gâcher le plaisir du spectateur qui voudrait enfin découvrir ce film sélectionné à Cannes, je peux dire que Cogan est un brin Tarantinesque avec un zeste de Burn After Reading. Mais … en moins bien. C’est très beau (la scène de l’assassinat à un carrefour au ralenti), le casting est excellent mais le rythme est tué par des scènes de dialogues très longues et dénuées d’intérêt. Quand un Tarantino va faire parler ses personnages d’hamburgers ou de Like a Virgin de Madonna, Dominik, lui, préfère que l’on parle de la vie des protagonistes. Ennui donc. Et quand il y a de bonnes idées il fait durer le plaisir jusqu’à saturation (la scène de dialogue avec le camé).

Certains points tout de même sauvent le film de l’indifférence. La scène de braquage est réussie, remplie de tension tout du long, on se demande vraiment comment cela va se terminer. La métaphore employée pendant tout le film est assez intelligente. L’intrigue a lieu durant la campagne de Barack Obama et tout le film est parsemé de discours de ce dernier. Discours tous centrés sur « Nous sommes un pays, nous ne sommes qu’un peuple, tous unis…« , ce à quoi Cogan répondra « In America, You’re on your own. America is not a country. It’s just a business« . Savoureux.

Cogan, en créant un parallèle entre ces mafieux et l’Amérique en crise se laisse donc savourer pour un Brad Pitt tueur à gage sans émotions mais dont les lourdeurs des dialogues peut vite assommer et ennuyer. Comme le personnage de James Gandolfini.