Je lui ai dit "fais gaffe ma poule ! C'est pas rigolos les ultras parisiens..." Elle a dit "t'inquiète pas, je laisse le scoot à la prod !"
J'ai rien dit. J'ai préféré ne pas lui dire que le scooter m'inquiétait assez peu en vérité. Je savais que j'aurais le droit à un petit coup de fil à l'heure dite, avec la petite voix chevrotante et le souffle court.
Je l'ai eu : "Mais qu'est-ce qu'ils ont tous là ? Pourquoi ils courent comme des dingues ?"
Je lui ai expliqué, tel un ancien combattant de retour sur le chemin des Dames, que les supporters se dépêchaient pour rejoindre le métro. Je lui ai dit "Ca, c'est les gentils. Les méchants arriveront un peu plus tard. Tu comprends, s'ils peuvent niquer un ou deux strasbourgeois, pourquoi pas brûler un bus, ils ne vont pas se gêner !"
Elle a trouvé qu'ils étaient très, mais alors très nombreux, puis la police l'a arrêté, en lui disant "Mademoiselle, vous allez dans le mauvais sens, le métro, c'est par là ?"
- Mais moi je vais au stade !
- Le match est terminé ma petite dame !
- Mais je m'en fous du match !
- Aller faites demi-tour, ça vaut mieux...
- mais non
- Mais si.
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