Pourquoi parle-t-on des 600 personnes de Florange, qui ont
un salaire, dont beaucoup sont proches de la retraite et à qui l’on pourrait,
de toute manière, payer une reconversion, et pas des 50.000 nouveaux chômeurs
mensuels ? disait Jacques Attali, ce matin, à France Culture. Pire, pour
conserver ces emplois il est question de centaines de millions d’euros ! On
pourrait payer beaucoup de monde avec tout cet argent !
Pourquoi la France s’entête-t-elle a refuser le changement ?
Pourquoi ne reconnaît-elle pas que certains métiers disparaissent ? Qu’il
faut aider ceux qui les faisaient à trouver un nouvel emploi en leur donnant
les moyens d’acquérir la formation nécessaire ? (Flexisécurité.)
Serais-je d’accord avec
Jacques Attali ? Si l’automobile, par exemple, est à l’article de la mort, c’est
parce qu’elle n’a pas pris les bonnes décisions au bon moment. Si elle l’avait
fait, il n’est pas dit qu’elle n’emploierait pas plus de monde aujourd’hui, qu’hier…
Maintenant, il est trop tard. Toute résistance est vaine. C’est parce que la France
refuse le changement, qu’elle en est victime. Elle est paralysée par le
syndrome de la ligne Maginot, ou de l’autruche.
Le noeud du problème est peut-être bien notre conception du rôle de l’Etat. Du
despotisme éclairé que décrit Tocqueville, dirigiste, bureaucratique,
taylorien, il doit passer à la République, autre nom de l'économie sociale. Autrement dit, il ne doit plus nous
imposer une ligne de conduite rigide, mais être le donneur d’aide de l’initiative
individuelle.
Je suis à peu près certain que le petit peuple est prêt pour
cette grande transformation. C’est dans la tête des grands fauves qui nous
gouvernent que doit se faire le changement. Pour la première fois depuis Louis
XIV, un gouvernant doit admettre qu’il n’est pas omniscient. Jacques Attali,
ingénieur des Mines et inspecteur des finances, sera-t-il l’hirondelle qui fait
le printemps ?