"Il n'y a pas de confiance dans Mittal. Cela fait quatre ans que je suis aux côtés des salariés d'ArcelorMittal et que l'on voit que la parole de cet industriel ne vaut rien. Personnellement, pas en tant que ministre mais en tant qu'élue mosellane, j'avais marqué ma préférence nette pour une solution de portage public temporaire de l'entreprise afin qu'elle puisse ensuite passer dans les mains d'un repreneur, d'un industriel de l'acier.
(…) Ce n'est malheureusement pas la solution qui a été retenue. J'ai une confiance absolue dans le président de la République et dans la vigilance qu'il exercera sur ce dossier", a déclaré Aurélie Filippetti, la ministre de la culture, sur France Inter, seulement quatre jours après l'annonce d'un accord entre le gouvernement et ArcelorMittal pour préserver l'emploi.
Vendredi dernier, le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, annonçait qu’un accord avait été trouvé le géant de l'acier. Selon le gouvernement, il n'y aura pas de plan social pour les 629 salariés de l'usine de Florange et Mittal investira encore 180 millions d'euros sur le site en cinq ans. En échange, le groupe industriel compte sur l'appui du gouvernement français pour obtenir un financement européen qui mettrait en place le projet Ulcos, qui doit permettre une production d'acier moins polluante.
Impuissance des politiques
Malgré ces engagements, les zones d'ombre sont nombreuses. En effet, les hauts-fourneaux de l'usine vont être mis "sous cocon", autrement dit éteints, dans l'attente de l'éventuelle mise en place d'Ulcos. Un doute d’autant plus légitime que le groupe n'a pas toujours tenu ses engagements. Un article du Monde revient sur tous ses promesses en l’air.La plus connue est la plus grande. Lorsqu'il réussit, en juin 2006, son OPA (offre publique d'achat) sur le groupe Arcelor, Lakshmi Mittal promet de ne procéder à aucun plan de restructuration ou de licenciements collectifs au sein de l'Union européenne. Pourtant, quelques mois plus tard, 575 postes sont supprimés à Gandrange.