Les banques suisses vont-t-elles interdire à leurs employés d’utiliser les smartphones ?

Publié le 05 décembre 2012 par David Talerman

La banque suisse UBS vient d’être victime d’une situation pour le moins peu commune : l’un de ses employés a livré au fisc allemand 750 noms de fondations et 550 particuliers. Jusque là, vous me direz qu’on a déjà vu par le passé des situations plus ou moins similaires (Falciani avec HSBC par exemple). C’est exact. Ce qui a changé avec cette affaire, c’est la manière dont les données ont été récupérées : l’employé a simplement pris des photos de son écran d’ordinateur avec son téléphone mobile.

Difficile d’empêcher les employés d’utiliser leur smartphone pour prendre des photos

D’après le Tages Anzeiger, qui a révélé l’affaire dans la presse suisse, le fisc allemand aurait même déclaré que les photos étaient d’excellentes qualité… Avec cette affaire, les banques suisses qui font de l’offshore vont devoir revoir leurs règlement interne, car il apparaît ici très clairement à quel point il semble facile de pirater des informations très sensibles. Je pense que depuis quelques années il était très difficile de faire une copie de données clients dans ces banques, mais à présent il semble impossible d’empêcher l’utilisation du smartphone… sauf à l’interdire.

Les clients allemands sont les principaux concernés

Le phénomène touche principalement les données bancaires des clients allemands, car autant le fisc français semble se refuser à acheter de telles données, autant le fisc allemand lui rentre en matière. Par exemple, cet été, les banques suisses ont été victimes à plusieurs reprises de vol de données, achetées notamment par le Land de Rhénanie du Nord-Westphalie. L’une des transactions se serait élevée à 9 millions d’euros.

La vente de données bancaire : un business en Allemagne

Ces ventes très particulières sont un véritable business : les autorités allemandes (plus précisément les Land) font une estimation de la valeur des données sur la base d’un échantillon fourni par « l’informateur ». A partir des informations qui s’y trouve, le fisc calcule ce qu’il serait en mesure de récupérer dans le cadre d’un redressement fiscal, et fait une extrapolation sur l’ensemble des autres données pour  proposer un prix. Bref, tout ceci cause bien sûr problème aux banques, mais également aux autorités suisses et allemandes qui tentent depuis plusieurs mois de trouver un accord via Rubik.

Et vous, qu’en pensez-vous ?

Aucun article en relation.