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Mon premier avril...

Publié le 02 avril 2008 par Vonsontag
Mon premier avril... Réveil à 5 heures du mat par madame qui m'annonce qu'il va falloir y aller. La veille, elle m'avait pourtant assuré qu'elle ne le sentait pas pour cette semaine. Conclusion : ne jamais faire confiance aux femmes, surtout à la sienne.

05:05 Téléphonage en urgence aux parents pour qu'ils viennent garder l'aîné.

05 : 30 Arrivée des parents et départ vers la clinique. Tout va bien.

06:00 Arrivée à la clinique. Tout va bien.

06:05 Arrivée de la sage-femme. Tout va bien.

06:10 Entrée dans la salle de naissance. Au menu : baignoire pour bain relaxant aux huiles essentielles, ballon de travail, barres murales pour s'accrocher pendant les contractions, table d'accouchement, oreillers garnis de billes de plastique à cramponner quand ça fait trop mal, harnais en tissus colorés pour "démouler le bébé", musique douce, diffuseur d'huiles essentielles, tabouret pour le papa. Je m'assieds. Tout va bien.

06:15 A. a des contractions toutes les cinq minutes et s'agrippe à moi. Même pas mal.

06:16 I. (la sage-femme) m'enjoint à masser le coccyx de ma femme pour la soulager durant les contractions. Je masse. C'est fatigant.

06:20 A. Veut marcher. Elle marche. Je reste assis parce que j'ai peur qu'on me pique mon tabouret.

06:30 Début du travail. C'est un peu tôt pour moi, je n'ai pas l'habitude.

07:00 A. perd les eaux. Heureusement qu'elle n'a pas fait ça à la maison. Personne ne nettoie. Je ne sais de toute façon pas où ils ont rangé la serpillère et puis c'est pas chez moi, ici.

07:15 Y'a rien à lire, je m'ennuie un peu. A. continue à avoir des contractions très douloureuses. Elle a toujours été douillette. I. dit à A. d'accueillir la douleur en elle et de la canaliser vers son bassin. J'essaye de visualiser le topo et je rigole. A. et I me regardent...

07:30 A. a choisi une position à quatre pattes pour la durée du travail, ça l'aide à mieux "accueillir la douleur". Du coup, je dois recommencer à lui masser le coccyx. C'est fatigant mais ça m'occupe.

07:45 A. veut prendre un bain. I. met le bain à couler. J'ai envie de faire pipi.

07:50 Le bain est prêt, A. S'y plonge. Ça la soulage. Moi aussi. J'avais un peu mal au bras à force de la masser.

08:00 A. veut sortir du bain parce qu'elle a envie de pousser. Même dans les moments les plus essentiels, les femmes sont d'une inconstance qui me confond.

08:01 A. pousse. Je récupère enfin mon tabouret et je l'encourage.

08:40 Vladimir est né. Il est beau mais un peu gluant. Il me ressemble sauf qu'il est gluant quand même.

08:41 Pendant que I. et A. font leurs trucs de filles (expulsion du placenta, examen du placenta, petit ménage), je prends Vladimir dans mes bras et je le regarde et je le touche et je l'embrasse et je lui parle. Nous n'aurions pas du lui donner un prénom étranger, je ne comprends pas ce qu'il dit. Je suis magnanime et ne lui tiens pas rigueur.

09:00. A. est dans la chambre et je m'occupe de la parerasse administrative : sécu, mutuelle et déclaration de naissance. Contrarié par le défaut de communication entre mon puiné et moi, je décide qu'il s'appellera désormais ElvisAaron Marvin (je parle anglais) et le déclare officiellement comme tel. Je dois échafauder une stratégie de défense pour justifier cela devant A. Dans l'intervalle je continuerai de l'appeler Vladimir.

09:15 Je retourne voir A et Vladimir dans la chambre. A. l'accapare sournoisement en lui offrant son sein. En bon fils de son père Vladimir ne résiste pas. Je suis d'humeur généreuse et abandonne TEMPORAIREMENT mon territoire à mon fils. Mon tour reviendra, je le sais.

09:30 Vladimir s'est endormi et, Ô joie, je découvre un vieil exemplaire de Wild que j'avais oublié au fond de la valise. A. manquant un peu de conversation, je vais prendre un café, téléphoner à mes parents et beaux-parents en leur interdisant d'approcher à moins de dix kilomètres de la clinique dans les 24 heures qui viennent, appeler quelques copains afin qu'ils rappliquent de suite et fumer une clope.

C'est un premier avril, c'est ma fête, c'est une belle journée.

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