Le compte à rebours de Noël est parti, il faut trouver une liste de cadeaux
Je vous propose donc de prendre le problème à l’envers et de faire un petit travail de mémoire sur les années précédentes. Transportons-nous dans les noëls des années 2000 voire 1990. Comment faisions-nous avant Internet pour faire notre liste de Noël ? Quels étaient les cadeaux incontournables ?
Un disque compact
Dès la fin des années 80, le CD remplaçait le disque vinyle… Que de souvenirs. Fini les galettes de couleurs, du blanc au vert en passant par le orange… 100 ans après le premier microsillon, le CD prend toute la place. Vive le son numérique! 20 ans après, nous nous émerveillons devant des sons compressés, saturés de basses et sans aucun intérêt acoustique hormis le fait de nous accompagner partout. Un vrai bonheur pour les ORL…
Évidemment, les défenseurs de l’Hadopi doivent regretter le sillon. Plus difficile à copier en apparence. Enfin, les défenseurs de l’Hadopi faisaient surement partie de ces jeunes chevelus qui copiaient à tout va le disque acheté par un copain sur une cassette audio. Laquelle serait recopiée encore une fois, et encore une fois…. Il est vrai que nos copies n’étaient pas faites pour les amoureux du son. L’Hadopi serait donc un rempart contre le mauvais goût musical!
Pourtant, à voir la liste des artistes ayant pris la défense de l’Hadopi, on est toujours pas rassuré. Allez, artistes chanteurs, relevez vos manches et retour aux sources du métier : faire face au public sur scène. Tomates ou applaudissement, c’est la seule sanction possible pour un artiste digne de ce nom. A retirer de ma liste de noël, je ne cautionnerai pas l’Hadopi.
Le walkman
En 1980′, qui n’aurait pas voulu un véritable walkman, pour se faire son propre vidéo-clip en marchant tout seul dans les rues de son village, de son quartier. Je ne vous parle même pas du Walkwoman qui n’a pas eu le même succès… Les femmes ayant des oreilles uniquement pour mettre des boucles et écouter leurs maris et enfants!Il y avait du Thriller dans ce nouveau mode de consommation musicale. A la place des déterrés, l’épicier du quartier, vos frères et sœurs, vos parents et pourquoi pas vos profs… Que de souvenirs!
Il semblerait que le baladeur, iPod ou autres, soit quand-même plus aujourd’hui utilisés pour se protéger de l’extérieur, des autres, des nuisances sonores d’autrui en promenant notre petit monde un peu partout. Même au travail, fini les discussions entre collègues, les blagues lancées d’un bout à l’autre de l’atelier, de l’usine… Nos codes de communication nous obligent à tapoter l’épaule du mélomane, afin de limiter ses sursauts, pour qu’il se débranche et qu’ensuite il puisse rentrer en communication avec vous. Une vraie connexion Internet client/serveur avec modem 128K…
Aucune nostalgie, les walkmans faisaient les oreilles toutes rouges! A retirer de ma liste de noël, trop conventionnel.
Le jeu vidéo
Je vous en aurais bien parlé. Mais en fait c’est déjà trop tard. Le jeu vidéo a fait son entrée au musée. Le MoMA (Museum of Modern Art) de New York annonce l’entrée des plus célèbres jeux vidéos dans son musée. Voici donc la liste de ceux que vous pourrez découvrir ou faire découvrir à vos enfants :• Pac-Man (1980)
• Tetris (1984)
• Another World (1991)
• Myst (1993)
• SimCity 2000 (1994)
• vib-ribbon (1999)
• The Sims (2000)
• Katamari Damacy (2004)
• EVE Online (2003)
• Dwarf Fortress (2006)
• Portal (2007)
• flOw (2006)
• Passage (2008)
• Canabalt (2009)
Et d’autres suivront, tels que : Spacewar! (1962), Pong (1972), Snake (originally designed in the 1970s; Nokia phone version dates from 1997), Space Invaders (1978), Asteroids (1979), Zork (1979), Tempest (1981), Donkey Kong (1981), Yars’ Revenge (1982), M.U.L.E. (1983), Core War (1984), Marble Madness (1984), Super Mario Bros. (1985), The Legend of Zelda (1986), NetHack (1987), Street Fighter II (1991), Chrono Trigger (1995), Super Mario 64 (1996), Grim Fandango (1998), Animal Crossing (2001), and Minecraft (2011).
Vous sentez-vous prête à raconter l’histoire de ces jeux à vos enfants, le temps que vous avez passé à pas faire vos devoirs devant 3 pixels qui gesticulent. De toute façon, ils ne vous croiront pas! A retirer de ma liste de noël, déjà muséifié.
Un livre ou une BD
Encore un sujet bien délicat aujourd’hui. La fermeture massive des librairies indépendantes, dont la cause serait à chercher chez les supermarchés et supermarchés du livre, les livres numériques, les lecteurs qui ne lisent plus… Et pourtant, quel plaisir de recevoir un livre qui a été choisi pour nous, un nouvel auteur, un nouvel ouvrage d’un auteur connu… Combien de Marc Lévy, Philippe Sollers, Amélie Nothomb, sous le sapin, jamais lus, sans regret…Même du côté des dictionnaires ou encyclopédie, les ravages du futur sont remarquables. Et pourtant, combien d’enfants ont déballé une magnifique encyclopédie ou dictionnaire alors qu’ils attendaient des jouets… Pour leur bonheur, même l’Encyclopédie Universalis ne sera plus imprimée. Ça va en faire des applications à acheter sur iTunes ou Androide Store…
Pour désespérer les derniers libraires, il est vrai que la quantité de livres ne fait pas la qualité. Et c’est pas facile de vendre une nouvelle autobiographie de nos dirigeants tous les ans ou autre roman historique. On les comprend. Par contre, le livre numérique ne serait vraiment pas la cause de ce malaise. Les chiffres des usages ne confirment aucunement la baisse des ventes des livres papier au profit des livres numériques. Comme avec internet, on avait imaginé que le bon peuple lirait beaucoup plus. Et bien, non! A retirer de ma liste de noël, trop polémique…
Une robe, une cravate, un bijou ou un parfum
L’ère postmoderne est passée par là. Notre goût pour la consommation aussi. Offrir des vêtements aujourd’hui, articles de consommation courante ou quotidienne, reviendrait un peu à offrir des yaourts ou un morceau de viande. D’ailleurs, nos jolis oripeaux sont de plus en plus périssables… Nos artifices vestimentaires, produits aux 4 coins du monde, avec des composants douteux, sont forcément bon marché. Évidemment, nous parlons du noël des médias, celui qui fait rêver. Pas de celui de la travailleuse moyenne, qui ne connait même pas les joies du plafond de verre ou des 20% de différence de salaire, mais seulement le Smic.Donc, s’habiller est un droit presque constitutionnel, il nous faut notre part de bonheur consumériste. On achète du luxe comme de la grande distribution. Les plus de 20 ans se souviendront de l’arrivée des parfums de marque sous le sapin, aux oubliettes l’eau de Cologne… Quel bien-être assuré par un simple pantalon ou une jupe, jusqu’au suivant… Peu importe l’objet, seul compte ce qu’il donne à voir. Nous le valons bien…
Et pourtant, ce besoin anthropologique, d’habiller notre corps, de nous rendre plus beau, ça a forcément du bon. Adieu les colliers (des femmes girafes) qui donnent de l’altitude à nos cerveaux, les bijoux de peau et autres scarifications…
Nous sommes civilisées. On préfèrera des vêtements connectés, des lunettes connectées, des corps connectés. A retirer de ma liste de noël, je ne veux pas empoisonner mes proches avec Zara, H&M ou autres…Une seule liste de noël, des cadeaux connectés sinon rien.