Les marchés boursiers bruissaient hier soir de rumeurs selon lesquelles l'Allemagne perdrait son triple A, le précieux sésame des agences de notation. Une rumeur qui n'a pas été confirmée.
Par la rédaction de Contrepoints.
Les marchés boursiers bruissaient hier soir de rumeurs selon lesquelles l'Allemagne perdrait son triple A, le précieux sésame des agences de notation, de même que les Pays-Bas ou le Luxembourg. Considérés comme faisant partie des signatures les plus solides de la zone Euro, ces pays ont jusqu'à aujourd'hui été parmi neuf en Europe à conserver leur triple A. L'Allemagne était déjà menacée depuis juillet.
La rumeur, non confirmée, était sur toutes les bouches dans les salles de marché, et était mentionné par Boursier.com ou par "Margin Call", un trader actif sur Twitter qui écrivait vers 17h :
Notation des États européens par S&P au 18 octobre 2012. Une carte à changer bientôt ?
L'information n'a pas été confirmée hier soir. Toutefois, conséquence visible de cette rumeur, les places européennes ont réduit fortement leur progression avant la clôture des marchés.
Cette dégradation, si elle était confirmée cette semaine, viendrait après la dégradation récente par Moody's du MES, Mécanisme Européen de Stabilité, et du FESF, Fonds Européen de Stabilité Financière. Un nouveau coup de canif dans la crédibilité financière de l'Eurozone, toujours plongée en pleine crise.
Faut-il attendre d'une telle décision une envolée des taux si l'information est avérée ? Probablement non, comme le rappelait un de nos auteurs qui écrivait sur "l'insignifiance des agences de notation", en avançant l'explication suivante :
Il y a une explication théorique au désintérêt total des investisseurs pour ces notes : l’efficience des marchés financiers. Cette théorie stipule que les prix des actifs financiers reflètent correctement leur valeur au regard des informations publiques disponibles. Contrairement à ce que beaucoup de commentateurs laissent entendre sur cette théorie, afin de l’utiliser comme homme de paille, elle ne prévoit absolument pas que les prix reflètent parfaitement la valeur des actifs financiers (ce qui empêcherait les krachs), tout simplement car de nombreuses informations pertinentes sont indisponibles. A l’impossible, nul n’est tenu.