En soi, ce nouveau porte-monnaie mobile, bien que relativement complet, n'apporte que des fonctions "traditionnelles". Basé sur un principe de compte pré-payé, que l'utilisateur peut alimenter, classiquement, par carte bancaire, il permet d'émettre un règlement en fournissant simplement l'adresse mail du destinataire (qui devra posséder un compte), celui-ci pouvant être un particulier ou un marchand.
Les commerçants, justement, disposent aussi d'une option d'identification par QR Code, évitant la recherche et/ou la saisie manuelle (fastidieuse) du bénéficiaire dans l'application. A ces caractéristiques élémentaires, Droplet ajoute encore un service (quasi universel) de recherche de marchands partenaires par géolocalisation, ainsi que des capacités d'évaluation des commerces, de commentaires sur les achats et de suivi de l'historique des transactions.
Pour l'instant, le système n'est déployé qu'à Birmingham, auprès de quelques dizaines de marchands. 6 semaines après son lancement, il comptait un millier d'utilisateurs, qui ont réalisé un peu plus de 2 500 transactions, pour un montant total de 7 000 £. Autant dire que la startup n'en est qu'à ses tous débuts.
Dans un marché déjà presque saturé, n'offrant aucune originalité fonctionnelle, le seul véritable argument de séduction de Droplet est sa gratuité, alors que les solutions concurrentes prélèvent généralement des commissions auprès des marchands et/ou des frais sur les opérations d'alimentation du compte. Le modèle économique de la société repose sur le pari que les utilisateurs laisseront une bonne partie des fonds disponibles sur leur porte-monnaie virtuel, ceux-ci rapportant des intérêts au dépositaire.
Même si l'hypothèse d'une certaine stabilité des dépôts se confirme, rien ne garantit que les (modestes) intérêts qu'ils produisent suffiront à assurer la rentabilité de Droplet ou, plus exactement, à quel niveau de volume de transactions la profitabilité peut être atteinte. En attendant, il va être extrêmement intéressant de suivre les progrès de ce porte-monnaie mobile : en effet, son déploiement va donner l'occasion de vérifier "in vivo" si le coût des solutions de paiement est réellement un critère fondamental pour les commerçants...
Après tout, un des produits disruptifs les plus populaires actuellement est Square, qui est loin d'être bon marché. Pourtant, la perception que les frais qui leurs sont facturés constituent un frein majeur à l'adoption de nouvelles formes de paiement par les commerçants est particulièrement tenace. Un modèle gratuit pourrait être l'occasion (enfin !) de vérifier cette hypothèse. Si elle se confirmait, il serait certainement nécessaire de rechercher de nouveaux modèles économiques. Dans le cas contraire, il faudrait se rendre à l'évidence : le paiement par mobile, en l'état actuel, n'intéresse pas...