Oh qu'il n'était pas content, ces derniers jours ! Nicolas Sarkozy enrageait de voir son ancien premier collaborateur qu'il ne voulait pas voir lui succéder et son ancien premier rival qu'il avait fait monter se déchirer dans un combat croquignolesque. L'UMP était abîmée, mais la démocratie française était dépouillée. Qui nous écouterait encore donner des leçons de vote à ces nouvelles démocraties issues du printemps arabe ?
En France, donc, Nicolas Sarkozy avait sorti la menace, après l'échec d'une première médiation la semaine dernière: les deux rivaux devaient se mettre d'accord sur un nouveau vote d'ici mardi 4 décembre, sinon l'ancien monarque les désavouerait dans un communiqué de presse. Fichtre ! L'ex-Sarkofrance devait trembler devant tant de rage contenue et d'autorité incarnée !
Dimanche soir, Copé avait pourtant douché les espoirs des fillonnistes: il était d'accord pour remettre son mandat de président en jeu dans de nouvelles élections ... mais seulement en 2014, après les élections municipales.
Copé avait repris l'avantage, il ne cèdera pas. On appelle cela le jeu du poulet, le Chicken Game. Les deux adversaires foncent l'un vers l'autre en espérant que l'autre cèdera le premier. Parfois, c'est le crash.
Lundi matin, Jean-François Copé et François Fillon se rencontrent plus d'une heure en terrain neutre, l'Assemblée nationale, puis à nouveau le soir, plus discrètement. La France médiatico-politique retient son souffle... pour rien. Aucun accord en vue. Les deux se sont simplement promis de se revoir; ça négocie dur et ferme.
Sarkozy a mis son casque bleu. Il n'avait heureusement aucune conférence chèrement tarifée à assurer ailleurs sur le globe. Le Point croit savoir, en « exclusivité » qu'un accord sera annoncé le lendemain. Le suspense est à son comble. Mardi matin, il n'y pas d'accord. François Fillon officialise la création de son groupe dissident à l'Assemblée, le bien nommé RUMP.
Et il y avait ce scoop, lâché par quelques journalistes, et notamment celui-ci, Frédéric Gerschel, du Parisien, sur Twitter:
Selon ses proches #Sarkozy ne devrait pas publier de communiqué demain. Il estime avoir tout fait pour que #Copé et #Fillon se parlent #ump
— GERSCHEL Frédéric (@fgerschel) Décembre 3, 2012
Non ? Un proche de Fillon a confirmé que l'ultimatum de Nicolas Sarkozy est obsolète: « Il n'y a pas d'échéance, il n'y a pas de date ». Car Fillon et Copé ont promis de se parler encore dans la semaine.
Si cette fin se confirme, elle n'est pas digne. Nicolas se couche trop tôt, comme souvent.
Triste sire. Comment imaginer alors un quelconque retour tant attendu par son Amicale fondée cet été par les Hortefeux, Guéant et Mariani, ou applaudi par de multiples Christophe Barbier de pacotille ?
L'homme, incapable de sauver son parti reviendrait sauver le pays ?
Fichtre... préparez vos cierges...
Billet publié chez RAGEMAG