Revendiquer la reconnaissance des homosexuels en tant que victimes du nazisme a longtemps été mal accueilli, tant par les autorités nationales que par certains anciens déportés. Les homosexuels entraient en concurrence avec d'autres groupes de victimes tels que les juifs ou les politiques... Mais l'émergence de la voix des Tsiganes et les témoignages de rescapés homosexuels ont modifié les choses... Il fallait le travail des historiens et la distance de deux générations pour analyser cette épineuse question.
Triangle rose – le titre, sobre, a été choisi avec justesse – fourmille d'informations sur la déportation des homosexuels durant la seconde guerre mondiale. De nombreux faits m'ont étonnée, bousculée, remuée.
Saviez-vous, par exemple, que les personnes homosexuelles ayant survécu aux camps ont été libérées pour être, par la suite, emprisonnées par le gouvernement allemand ? L'homosexualité étant alors considérée comme un grave délit.
Au fil des pages, le besoin absolu de reconnaissance d'une minorité ignorée et méprisée devient abyssal. On ressent le malaise qu'il suscite même si parfois il est expliqué à demi-mot. J'ai beaucoup appris. Dommage, à mon sens, que cette lecture ne soit pas plus accessible. En effet, le lecteur est davantage plongé dans un compte-rendu de recherche que dans un documentaire.