Favoriser le partage….Et vendre l’expérience

Publié le 03 décembre 2012 par Monartiste


L’ampleur des pratiques de partage et de création directe des œuvres en ligne montre que le public a déjà évolué vers une nouvelle forme de relation aux contenus et à la culture. Pour ce public multi connecté, si la possession devient moins importante, la personnalisation, le sur-mesure, jouent, eux, un rôle de plus en plus grand dans des expériences médias qui remplacent la simple consommation de contenus. L’information et les médias sont (sur)abondants, le contenu brut de l’information est devenu gratuite et peut difficilement être monétisé. Ils sont toujours plus avides d’expériences et veulent en avoir pour leur argent, il faut leur offrir de la valeur ajoutée. A nous de travailler dur sur la relation unique qui nous lie à eux pour conserver leur attention et bâtir une relation sur le long terme (une niche). Nous pouvons penser que plus cette relation sera forte, plus l’accès à du contenu sera facile, moins il y aura du piratage. Ce dont on est sûr, c’est que c’est loin d’être terminé, on n’a jamais autant regardé la télévision ou été au cinéma, l’industrie connaît une crise comme elle n’a jamais connu, mais les changements techniques n’ont jamais été et ne sont pas les ennemis des artistes : ils ont permis d’inventer de nouvelles façons de créer (le piano, le violon, la photographie, le cinéma) et de nouvelles façons de faire connaitre leurs œuvres (le livre, l’imprimerie, le gramophone, la radio, la télévision, le cd, le dvd). A chaque fois, il fut dit par des experts que tout cela conduirait au désastre pour les artistes. A chaque fois, ils ont su en tirer le meilleur, pour créer autrement et se faire mieux connaître.

Les contenus des médias doivent être là où est leur audience

La véritable question est de savoir si les intermédiaires sont prêts à accomplir la révolution professionnelle qui leur permettra d’accompagner ce mouvement plutôt que l’affronter.  Il faut bien comprendre qu’on est entré dans un monde numérique et qu’une économie qui – pendant plus d’un siècle – a en réalité été davantage celle de la copie physique de supports et de la distribution à large échelle de ces supports n’a plus aucune raison d’être aujourd’hui. Toutes les méthodes qui veulent la faire perdurer sont vouées à l’échec. Ce n’est qu’une fois qu’on aura vraiment entériné ce fait qu’on pourra enfin penser le futur comme il doit l’être, et pas comme de l’acharnement thérapeutique sur une industrie mort-vivante

Depuis 15 ans, de nombreux réalisateurs ont ouvert un nouveau champ de création, ouvrent des portes, ont révolutionné la manière de raconter une histoire, mais n’ont pas ou n’ont pas pu encore trouver la vraie indépendance par rapport aux géants de l’industrie du loisir. L’industrie du cinéma indépendant, qui représente la créativité porte aussi tous les risques, a été trop longtemps soumise ou dépendante du modèle Hollywoodien. Pour la première fois, Internet offre la possibilité de s’affirmer et de s’affranchir du système de production et de diffusion basé sur le marketing au bord de l’asphyxie. Chaque réalisateur et producteurs doit pouvoir se responsabiliser et trouver son propre modèle de productions et de financement.

Comme le dit Nicolas Alcala : « Il est temps de prendre conscience de la chance que nous avons de pouvoir faire du cinéma, nous avons tous les outils, internet nous offre la liberté, nous souhaitons raconter de nouvelles histoires, faisons le de manière unique. A nous d’innover, de trouver le moyen de produire, de financer notre travail et d’aller chercher le spectateur. Il est temps de savoir si nous souhaitons un vrai cinéma indépendant.

et de s’armer et de responsabiliser pour développer un nouveau modèle économique et bâtir un nouveau système permettant la production et la diffusion.

To be continued…