Continuant avec obstination à vous présenter les speechs dece colloque,dont je ferai un seul bloc pour injecter sur les blogs deGOOGLE , ( et peut- être en anglais s’il m’en vient le courage !) je vous livre aujourd’hui celui deBERNARD BONIN .
Il est actuellement directeur scientifique adjoint du pôle énergie nucléaire du CEAetaussi professeur à l’Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires de SACLAY.
Son titre porte sur « les mini-réacteurs » et l’on pourrait s’interroger sur lesraisons de l’intérêt de son auteur pour ce sujet ….En tous cas , voici les miennes !!!
Vous connaissez tous le slogan « Small is beautiful ! » ; mais contrairement à ce que vous croyez, l’esthétique n’yest pas seule miseen cause ! En fait , « Small Is Beautiful: A Study Of Economics As If People Mattered » est une suite reconnue d'essais de l'économiste britannique Ernst Friedrich Schumacheret traitantd’une société à la vraie mesure de l'homme et de ses ressources !
Les principaux thèmes évoqués sont : L'importance de l'échelle humaine / La notion de capital naturel, c’est-à-diretraiter la Nature comme un capital et non comme un revenu / L'introduction de l'intégrité environnementale dans les décisions commerciales et industrielles/ L'économie del'utilisation soutenable des ressources naturelles / Ladécentralisation et la foi dans l'autosuffisance communautaire. ETC.
Mon petit filsPIERREdont j’ai souvent parlé ici dans mes causeries sur la physique et l’astronomiem’ a un jour posé la questionde la « petitesse maximaledes explosifs nucléaires et du pourquoi de la taillegéante des réacteurs » ……! J’ai essayé de bien lui montrer la subtile complexité duconcept …..Il ne suffit pas que le facteur de multiplication des neutrons soit plus grand que 1 pour qu’une réaction en chaîne s'entretienne : d'une part, les neutrons sont instables et peuvent se désintégrer, mais cela joue peu, car leur temps de vie moyen est de 12,8 minutes….. Mais surtout,les neutrons c’est une sorte de « gaz » très léger qui peut s’échapper de l’endroit où l'on essaie de faire démarrer cetteréaction en chaîne. Il fautdonc qu'ils subissent une collision avant d’ensortir,L’épaisseur moyenne du milieu fissile doit par conséquent être assez grande pour enassurer cetteprobabilité . Ceci amène à la notion de masse critique de l'élément fissile, qui désigne la masse en dessous de laquelle on ne peut plus garder suffisamment ces neutrons, pour maintenir la réaction, quelle que soit la forme qu’on donne à la charge fissile, Ceci explique pourquoi l'on ne peut pas avoir de « micro » réacteurs nucléaires (et tout autant pas de micro-bombes atomiques planquées danssa poche-revolver !)
L’orateurprésente l’historique du sujet QUE JE NE VAIS PAS VOUS PRESENTER( rappelez-vous toutefois despremiers petits réacteurs, embarqués dans les sous-marins) car toutes les solutions possibles de réacteurs peuvent être repensées à taille réduite ….pas en micro mais en mini !L’auteur remarque qu’ il serait d’ailleurspertinent de parlerde réacteur de moyenne puissance ( plus de 300MW) et de petite puissance ( moins de 300)
Voici par conséquent ce qui est « en course » a l’heure actuelle . EN FAIT,on part vers un marché low cost des centrales nucléaires et je me suis permis de compléter les informations de l’orateur !
-AUX USA
Les « Small and Modular Reactors » (SMR) occupent aujourd’hui une place de choix dans l’agenda nucléaire américain. Les modèles de SMR les plus avancés sont naturellement des réacteurs à eau pressurisée parmi lesquels figurent ceux de Babcock&Wilcox (B&W), Westinghouse et NuScale.Viennent ensuite les réacteurs à haute température refroidis au gaz (HTGR), développés dans le cadre du programme « Next Generation Nuclear Plant » (NGNP) du DOE, qui de par leur puissance proche de 300 MWe entrent dans la catégorie des SMR. Leur design est assuré par General Atomics, Westinghouse/PBMR et AREVA. Enfin des modèles de réacteurs à métal liquide qui s’appuient sur l’expérience d’anciens réacteurs de recherche, font l’objet pour certains de développements plus récents. Ils sont proposés par GE-Hitachi, Toshiba ou Hyperion.
Si la concrétisation de projets de SMR aux Etats-Unis est encore loin d’être une certitude , ces nouveaux modèles stimulent les réflexions et les initiatives, et une grande partie du potentiel de développement des SMR se situe probablement à l’international, dans les pays émergents et auxUSAdans les régionsmal desservies …..Sont à signaler les solutions modulaires oùces réacteurs sont construits en usinepuis « charriotées » sur place( !) ou mieux encore pourraient immergés « all ready and safe » et en eau de mer !……
Des discussions sont engagées avec l’autorité de sûreté nucléaire américaine, la NRC, concernant les questionsde procédures d’attribution de licences et d’exigences de sûretéet de sécurité qui devront être adoptées
- En RUSSIE
Pour concevoir des mini-centrales, les russesutilisent la technologie des sous-marins militaires .Ces centrales à réacteur à neutrons rapides et à refroidissement par plomb bismuth sont d’une puissance de 100 MW.Le premier de ces mini-réacteurs est en cours de construction dans la région d’Oulianovsk, et il devrait être opérationnel à partir de 2017.Ce type de centrales est destiné à alimenter les régions les plus enclavées du pays, éloignées du réseau électrique russe.
Cf ma photo
Projet russe de centrales nucléaires flottantes : Les russes ont également mis au point a partir de la techno sous-marinsdes centrales nucléaires flottantes, installées sur une barge. Elles sont également destinées à fournir en électricité des régions isolées du pays , situées en bord de mer, mais également à alimenter des usines de désalinisations de l’eau de mer ou des projets de chauffage urbain … Elles sont dotées de petits réacteurs, d’une puissance de 70 MW, Une centrale flottante est actuellement en construction à Saint-Pétersbourg etsept autres projets de ce type sont à l’étude en Russie. CF ma photo
- AILLEURS
-Dans les centrales de petite taille il y a la technologie CAREM-25, une centrale argentine à éléments modulaires. Un réacteur de ces centrales devrait fournir de l’électricité pour des régionsisolées etmoyennement peuplées
- Malgré tout ce qu’ il a subi àFukushimale Japon va lentement redéployer une partie de son système nucléaire …..On apprenait que la firme nippone Toshiba était en discussion avec TerraPower, pour développer des réacteurs nucléaires de nouvelle génération. Il s’agiraitd’un "réacteur nucléaire miniature" , connu sous le nom de 4S (super-sûr, petit et simple [Super-safe, Small and Simple] ), et conçu pour fonctionner sans interruption pendant 30 ans. VOIR MA PHOTO
Le 4S , développé conjointement par Toshiba et l’Institut Central de Recherche du secteur de l’industrie de Electrique (CRIEPI) est un nouveau type de système de génération d’énergie très compact avec une puissance de sortie d’environ 10 Mégawatts (MWe) qui pourrait fonctionner sans ravitaillement pas moins de 30 ans.
Mais (prudemment !) le groupe japonais prévoit de commencer la construction de son premier réacteur 4S aux Etats-Unis en 2014 après avoir obtenu les autorisations nécessaires.
A suivre : la fin de son exposé