The Cranberries Live au Zénith Paris

Publié le 04 décembre 2012 par Bullesonore

A la recherche du temps perdu

Le groupe de pop – rock – celtique sort son album « Roses »,  en février 2012, date qui marque la recomposition officielle du groupe. Ils commencent ensuite une tournée européenne au début de l’automne pour accompagner la sortie de ce nouvel opus. Ils passaient par Paris le 25 Novembre pour la plus grande joie des fans haletants d’impatience.

Aller voir The Cranberries en concert, c’est un peu comme revoir un vieux pote du collège ou du lycée. On reprend contact, on propose de prendre un verre. Avant, on s’imagine les retrouvailles, on embellit le moment, on se prépare, on est tout excité, on se remémore les bancs de l’école, les bons souvenirs, les premières fois…

Puis arrive LE moment, le soir où on a rendez-vous, on revoit ce bon vieux pote. Forcément à première vue, il a pris des rides, il est père de famille, il a une vie «plan-plan», on rigole beaucoup au début, en se rappelant nos conneries, mais au bout de quelques minutes, le vide, on a plus rien à se dire, on a plus vraiment le même sens de l’humour, nos goûts et nos vies sont différentes, on a évolué différemment, on a changé ! Nous n’avons plus d’atomes crochus à part la mémoire des crochets que l’on mettait au gars de l’école d’en face.

Alors, on sirote son verre, on l’écoute nous raconter sa vie, on donne quelques détails sur la nôtre, on est intéressé mais d’ici demain on aura tout oublié parce que l’on préfère garder l’image du passé, malgré nous, du mec avec lequel on faisait les quatre cent coups et puis c’est tout.

Et bien au concert des Cranberries, ce 25 Novembre 2012, c’est ce que j’ai ressenti. Une grande nostalgie, une déception mais pas significative, la déception logique après un concert assez court (1h30), assez formaté (tous les hits joués pratiquement sans aucun changements), assez attendu.


A 20 heures, le show débute avec Analyse et Animal Instinct, ils enchaînent rapidement avec le tube Just My Imagination qui séduit un public conquis d’avance fredonnant le refrain en chœurs. Ensuite, ils nous proposent des extraits de leur nouvel album, avec Tomorrow (un mélande d’Ode to my family et Linger), Conduct ou encore Roses écrite en mémoire de son père défunt, avec une mise en scène intimiste accompagnée de bougies et de roses rouges, un moment touchant et émouvant où la chanteuse a pour seul accompagnement sur scène une guitare acoustique derrière elle, habillée d’une robe longue bustier de Diva.

Ils nous offrent bien évidemment d’anciens bons titres comme Linger, Ordinary Day (provenant du parcours solo de la chanteuse Dolores O’riordan), Ridiculous Thoughts qui fait enfin bouger la salle et surtout décoince la leadeuse du groupe, qui commence à remuer la tête, à danser et à donner un peu plus de spectacle, ainsi que les deux titres incontournables de l’album « No need to argue » : Salvation, et « l’inespérée » Zombie, sur lequel on arrive à peine à entendre la voix de la chanteuse, tellement le public crie et le son est saturé ! Pour finir sur Dreams, de l’album «Everybody else is doing it, so why can’t we» plus calmement. Stupeur pour moi et quelques personnes, de ne pas entendre Ode To My family, certainement la meilleure chanson du groupe et qui colle le plus au style beaucoup moins énervé et plus profond que possède le groupe en réalité.

La majorité de ces chansons ont marqué une génération voir deux, The Cranberries sont toujours satisfaisants, Dolores possède toujours sa voix puissante, leurs chansons fonctionnent et font vivre des moments intenses à leur public, et arrivent même à leur faire revivre leurs années de jeunesse le temps d’une soirée, peut être qu’ ils n’en demandent pas plus et qu’ ils sont arrivés à leur fin, nous faire revivre tous ensemble une seconde jeunesse.
Mais nous ne sommes malheureusement plus dans les années 90’, le temps passe et rattrapera sûrement demain ; les quatre irlandais qui auront l’impression d’avoir rêvé, que tout ça n’était qu’un jour ordinaire de plus et que ça ne provenait finalement que de leur imagination. Un peu comme moi et mon vieux pote !

Live report et photos : Christelle Bal