L'intervention de l’État dans l'économie est néfaste. Il y a ce qu'on voit, ce qu'on ne voit pas et, surtout, ce qu'on subit.
Par Baptiste Créteur.
Le groupe Arcelor-Mittal a cédé aux pressions du gouvernement et consenti à maintenir l'activité de ses hauts-fourneaux de Florange, mais réduira apparemment la voilure sur d'autres sites. Une conséquence de toute intervention de l’État dans l'économie, qui modifie l'allocation des ressources – rarement pour le meilleur.
L’État cherche le plus souvent à intervenir pour allouer les ressources des autres là où ses agents pensent qu'elles seront les plus utiles. Il donne à l'utilité des sens variables, qui vont de la création de champions industriels au financement d'une économie propre en passant par le soutien à l'investissement vraiment productif de l'économie réelle (celle qui a besoin de l'argent du contribuable pour espérer être compétitive) – sans oublier le financement d'une presse déjà largement subventionnée par ceux qui génèrent la majeure partie de leur trafic en ligne. En bref, les agents de l’État et les hommes politiques se sentent investis d'une mission et dotés d'une lucidité qui justifient qu'ils décident où et comment l'argent doit être investi et dépensé, et déploient pour cela un arsenal de taxes, lois et autres mesures.
Dans le cas présent, le maintien en activité d'un site d'ArcelorMittal, super succès d'Arnaud Montebourg qui l'a conduit à demander sa démission, menace un autre site, situé sur le fief de Jean-Marc Ayrault. C'est ce qu'il se passe à chaque fois que l’État intervient : il y a ce qu'on voit, et ce qu'on ne voit pas. Ce qu'on voit, ce sont les conséquences directes de l'intervention de l’État : des emplois créés ou sauvés, la richesse créée... Ce qu'on ne voit pas, ce sont les emplois et la richesse que l'argent aurait pu générer s'il avait été alloué autrement. Or, cette richesse aurait été au moins aussi importante : le marché alloue les ressources de la façon la plus rentable possible puisque les individus qui investissent le font a priori en cherchant la meilleure rentabilité. Avec ses préoccupations "autres", comme un "intérêt général" qu'il est le seul à percevoir, l’État détruit donc de la valeur avec sa grosse main bien visible, que ce soit en biaisant les calculs des agents économiques ou en imposant, purement et simplement, ses décisions.
Aujourd'hui, ce qu'on voit, c'est que l'économie française est au plus mal, que les recettes de l’État ne lui suffisent pas, qu'il est incapable de réduire les dépenses et qu'il sera difficile de désendetter le pays. Ce qu'on ne semble pas voir, c'est qu'il existe une solution rationnelle, logique et éprouvée pour résoudre les problèmes de l’État français : la liberté.On peut aussi décider de ne pas résoudre des problèmes dont on n'est pas responsable (même si on essaie de nous en faire porter le chapeau) et dont on a aussi souvent que possible dénoncé les causes. Mais quoi qu'il en soit, il ne faut pas abandonner le champ des idées à ceux qui veulent, pleins de bonnes intentions, empêcher les individus de poursuivre leurs buts propres.