Avec les trois titres sous lequel ce film est connu, on ne sait plus trop, s'il s'agit de morts-vivants, de secte ou de minotaure... Ce que l'on sait en revanche c'est que c'est un film fantastique grec, et qu'il y a Peter Cushing et Donald Pleasence... Ajoutez à celà la musique d'un certain Brian Eno, vous savez maintenant pourquoi on a été tenté et presque recompensés !
Après le vampire pakistanais de Dracula au Pakistan, nous nous sommes sentis en veine pour continuer notre tour du monde, particulièrement motivé de surcroît par une BO signée par le grand Brian Eno himself ! Premier constat : ce Devil's Men n'est pas aussi exotique que l'était notre Dracula musulman. Faute de découvrir un traitement cinématographique différent du reste de la production européenne et américaine de l'époque, nous avons dû focaliser notre attention ailleurs... Faute de découvrir un scénario original (des gentils qui mettent fin à une secte satanique...), nous avons encore dû chercher ailleurs... Faute de trouver les morts-vivants de son titre français, il nous a encore fallu creuser ailleurs... Bref, avant d'être "dans la merde", la Grèce était dans la norme et proposait un Land of the Minotaur que la Hammer n'aurait pas renié !
Rien de neuf sous le soleil de la Grèce, et pourtant cette Secte des Morts-Vivants fait gentiment le job, offrant au spectateur un village sous l'emprise maléfique du baron Corofax, une enquête maladroite, un acteur grec improbable ( le personnage de Milo, blond peroxydé, en bottes, avec de gros sourcils noirs qui font peur !), des sacrifices en bonne et due forme ainsi qu'un final à l'arrache ! Énième resucée des éternels thèmes fantastique, on peut tout à fait profiter du charme un peu suranné et du rythme bancal de la Secte des Morts-Vivants, protégé qu'il est derrière un budget visiblement fauché mais très correctement masqué à l'image. On suit avec un certain plaisir cette pure série B de genre, en dépit de ses nombreuses approximations technique. Alors qu'il a objectivement tout pour laisser de marbre, The Devil's Men dégage une véritable sincérité, ses maladresses, aujourd'hui, amusent plus qu'elles n'irritent et assister à ce petit cinéma de quartier réveille finalement pas mal de nostalgie.
Basique, fauché, banal et bancal : ça fait beaucoup ! Mais il y a pourtant un élément, ou plutôt deux, qui sauvent ces Devil's Men de l'oubli éternel... Peter Cushing et, dans une moindre mesure, Donald Pleasence. En méchant baron Corofax, Peter Cushing livre une magnifique performance ! Son visage émacié, ses yeux bleus et son élégance naturelle font des merveilles ! Donald Pleasance quand à lui incarne une fois de plus un personnage qui porte une mission colossale sur ses épaules, et son doute quand à la mener à bien est une partition qu'il connait sur le bout des doigts. Tous deux cabotinent, sortent les "trucs" que leur immense carrière fantastiques à rendu automatique, et livrent deux personnages certes stéréotypés, mais qu'il est tellement agréable de voir en action. Curieusement, les performances médiocres de ces deux monstres du cinéma fantastique procure, au milieu de cet océan de déjà-vu, un spectacle idéal pour les fantasticophiles tendance Hammer ! Moyen, très moyen, presque mauvais, La Secte des Morts-Vivants se voit sauvée in-extremis par sa sincérité et ses deux stars ! Un cinéma de quartier pur jus, tellement "entier" qu'il en devient attachant.
Et en cadeau, la rédaction s'est fendu de mettre à votre disposition son improbable titre final (sur le DVD français en tout cas), dont nous n'avions trouvé trace absolument nulle part sur le net ! Autant dire une exclu mondiale ! Sauf erreur, il est interprété par Paul Williams (celui de Phantom Of The Paradise).
Procurez-vous la Secte des Morts-Vivants ou d'autres films de Costas Karagiannis ou avec Peter Cushing, Donald Pleasence ou Costas Skouras