Les vrais amis

Publié le 03 décembre 2012 par Lana

Ils pleurent sur ton sort si tu as un cancer. T’appellent, te réconfortent, se manifestent, comprennent.  Ils sont là, ils sont compatissants et viennent vers toi, même de loin.

Si tu te retrouves à l’HP, ils ont peur, ils justifient les mauvais traitements, pensent qu’il faut t’enfermer pour te protéger mais surtout pour protéger les autres. Ils signent des HDT en se donnant bonne conscience. Ils acceptent ton isolement, ta solitude. Plus de réconfort qui tienne si ta maladie est mentale. Tu peux rester seul, sans aucune parole amicale, sans réconfort. Ils trouvent ça normal, même s’ils étaient très proches.

Les mêmes personnes te plaignent avec empathie ou  t’envoient  leur indifférence bienpensante à la figure selon que ta maladie soit somatique ou mentale.

Les mêmes qui ont appelé une connaissance lointaine pour la soutenir lors d’un cancer tourneront le dos à leur meilleure amie si elle est en psychiatrie.

Ces gens qui te disent que tu peux compter sur eux ne pensent en réalité qu’à eux, ne font que ce qu’ils aimeraient qu’on fasse pour eux. Et comme ils sont persuadés de rester toujours du bon côté, du côté des gens bien, et non des fous, ils abandonnent les personnes qui ont le plus besoin d’eux, qui ont le plus besoin de soutien et d’amitié. Et ça ne les dérange pas. Ca ne leur pose même pas question.

C’est comme ça les gens bien. Droits dans leurs bottes. Sains de corps et d’esprit.  De véritables amis. C’est comme ça le monde normal. Celui dont on ne fait pas partie.


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