L’Histoire du petit Paolo est un programme musical composé de 4 courts métrages: 4 contes aux styles différents. Le point commun aux 4 histoires est l’omniprésence de la musique. Elle tient un rôle primordiale dans chacun des récits. Le programme est inégal dans sa forme, dans ses notes et ses teintes. Les notes apportent un soutien aux personnages, aux événements. L’ensemble présente un trait de crayon qui est hétéroclite. Pour ma part, je n’ai pas forcément accroché aux 4. J’ai même plutôt détesté la garde-barrière du dessin à l’aventure. Cette partie m’a semblé un peu complexe, morbide pour les plus petits spectateurs. J’ai rarement eu autant de sentiment désagréable devant une animation. Alors que les autres courts possèdent leur charme, leur morale, leur petite touche jeune public, j’ai décroché pour cette amitié entre une femme et sa vache. Le fond m’a paru trop abstrait pour toucher réellement les miniatures, sans parler des explications à fournir pour certains détails de la narration.
Sous un coin de ciel bleu - Dans un royaume bleu, tout est bleu… et tout le monde chante. Mais la princesse bleue a le blues, malgré tout ce bonheur… Sacrebleu, que faut-il faire pour lui rendre son sourire ?!!
Agnès Jaoui révèle à la perfection la mélancolie de la princesse bleue. Le conte est doux, original et illustrée comme un livre pour enfant. Il a un charme désuet. Les textures mélangées aux marionnettes donnent une perception du récit comme un bulle enchantée tout droit sortie d’une lecture du soir. Les couleurs sont éclatées même dans le duel bleu/rouge. L’histoire est drôle, émouvante, elle est une ode à l’acceptation de la différence même si le côté famille en fera tiquer plus d’un.
Fugue - Un petit bonhomme tout à fait quelconque veut prendre soin d’une jeune pousse en la mettant au soleil. Dans un filet, il capture un nuage pour pouvoir abreuver la plante, mais celui-ci, se transformant en eau, glisse au travers des mailles. Le petit bonhomme tentera par tous les moyens de rattraper ce filet d’eau indispensable au bien-être de sa plante.
Une jolie association image/son sous un air médiéval, la musique de Flater Bramnk est mêlée avec brio aux dessins. Le petit bonhomme est attachant.
La Garde-barrière - Garde-barrière d’un passage à niveau sur une route à l’abandon, une vieille dame vit seule avec sa vache. Elle comble sa solitude par la tendresse qu’elle porte à sa jolie vache et s’évade en jouant du violon. Jusqu’au jour où elle décide de stopper les trains qui passent…
Le style papier découpé offre un graphisme décalé qui attire l’oeil. Hugo Frasseto plonge son héroïne dans une modernité qui la dépasse. La parabole du temps qui passe est un tantinet trop élaborée pour les petits de moins de 6 ans. Le pouvoir de la musique apparaît comme la solution à biens des maux.
L’Histoire du Petit Paolo - En 1863, en Italie, un pèlerin autrichien voyage avec une mystérieuse boîte à musique sur le dos. Sa rencontre avec le petit Paolo fera basculer le destin du petit garçon ainsi que celui de l’accordéon…
L’histoire du Petit Paolo met en scène deux personnages centraux: l’inventeur Cyrill Demian et Paolo Soprani, l’un des fondateurs de l’accordéon à Castelfidardo. Une rencontre entre les deux donnera naissance à un amour incontestable pour la musique et l’accordéon. Le premier offre au deuxième un joli présent. Le petit garçon curieux démonte le cadeau, l’étudie et joue de lui pour connaître la musique. Une manière de présenter l’apprentissage de l’accordéon en douceur, à travers une rencontre, un partage, un échange. Les couleurs sont chatoyantes. La musique l’est également. L’ensemble laisse rêveur. Le coeur vibre devant l’histoire. Nicolas Liguori a réussi à mettre en image un très beau conte.
Les 4 contes forment un divertissement inégal , pas inintéressant cependant. A réserver aux amateurs de musique. A noter, la rencontre avec Nicolas Liguori et Marc Perrone a été un beau moment d’échange lors de la séance lors à l’Escurial pendant mon premier festival .
Note: 7/10
Réalisé par: Nicolas Liguori, Vincent Bierrewaerts, Cécilia Marreiros Marum
Avec: Agnès Jaoui, Laurence Deydier
Vu dans le cadre de mon Premier Festival.