Le PDI (dont nous vous parlions en une du journal Sixième Dimension de février dernier) se compose de plusieurs sous-groupes de travail. La commission Urbanisme – Mobilité en est un. Elle a pour mission de penser le territoire de la station dans son ensemble avec pour finalité l’animation du centre de la cité, pour rendre celui-ci plus attractif. Pour mener à bien la réflexion qui débouchera sur un plan d’urbanisme, cinq architectes réfléchissent ensemble aux possibilités qui s’offrent à Crans-Montana. Il s’agit d’Isabelle Evéquoz (qui pilote ce sous-groupe), de Lucien Barras, Ambroise Bonvin, Joseph Cordonier et Pierre-Antoine Masserey.
Cette équipe d’architectes se réunit une fois par semaine et, tous les mois, soumet ses réflexions aux délégués de la commission Urbanisme – Mobilité présidée par Christian Masserey. Celui-ci a rappelé mercredi soir que beaucoup d’études avaient été réalisées jusqu’ici, mais rien de vraiment concret n’en était sorti. «Nous voulons créer une procédure qui permettent d’aller jusqu’à la réalisation. Des principes directeurs d’urbanisme seront émis, ils seront intégrés dans le Plan directeur ou un Plan d’affection de zones», car, a-t-il souligné, il faut pouvoir inscrire ces procédures dans la durée plus longue que celle d’une législature.
Actuellement, chaque service technique travaille sur des projets dans sa commune. «Il faut maintenant les analyser de manière globale, horizontalement». Entendez par là qu’il faut prendre la station dans la totalité, en passant au-dessus des frontières communales. «Nous réaliserons un rapport de synthèse et présenterons le scénario retenu pour le soumettre au débat politique avant l’été. Il s’agira ensuite de définir un cahier des charges et de planifier les réalisations.»
Isabelle Evéquoz est venue devant les délégués expliquer les hypothèses de développement de la station sur lesquelles elle travaille avec ses collègues. «Il faudra choisir celle qui convient le mieux au développement de la station et aux envies de ceux qui vivent.» Trois scénarios commencent à se dessiner: le premier propose un centre fort, un centre unique à densifier où se déroulerait la majeure partie des activités. Ce scénario impliquerait une optimisation des liaisons avec les pôles de la station. Le deuxième scénario serait celui du statu quo, avec un centre à Crans et un autre à Montana. «Dans ce cas, nous ne favoriserions pas une urbanisation forte, les activités se verraient éparpillées là où il y a de la place, le danger serait que le trafic augmente puisqu’il faudrait assurer les liaisons entre les différents lieux.» Troisième scénario étudié, celui de la dissémination, où Crans-Montana n’aurait plus vraiment de centre comme on le conçoit dans une cité. Cela impliquerait un réseau de liaisons multiples et complexes, une densité faible, une perte de la centralité. «Au sein du groupe d’architectes, nous privilégions l’hypothèse de développement par concentration dans un centre fort. Cela nous semble la manière la plus facile d’organiser le territoire.»
D’ici au mois de juin, le groupe va inventorier les zones aménagées et les programmes de réalisation en cours dans chaque commune. «Cela impliquera peut-être une remise en question de ce qui est déjà projeté, ou tout au moins une mise en discussion.» Le groupe va proposer l’implantation de certains équipements publics, organiser accès et parkings, des espaces de dégagement, organiser le trafic et les transports publics, etc. Toutes ces propositions seront présentées pour discussion (et validation) aux délégués. Les architectes auraient souhaité pouvoir le faire devant une maquette à grande échelle de la station. Les délégués ont décidé ce mercredi soir que la dépense extraordinaire n’était pas nécessaire et pouvait attendre le prochain budget.
Projecteur sur le Moubra
Un des équipements dont se dotera Crans-Montana est le centre aqualoisirs dont on a déjà passablement parlé. Claude-Gérard Lamon, à la tête du PDI, a pris le temps de rappeler les étapes qui ont conduit à la décision qu’il revenait finalement aux communes de créer cette infrastructure.
Le PDL Moubra (Plan directeur localisé) s’est attelé ces derniers mois à déterminer ce que devait être la mission de ce centre aqualoisirs et du secteur de la Moubra dans son ensemble. Claude-Gérard Lamon a souligné qu’un site de cette ampleur est rare dans les Alpes, il convient donc de bien réfléchir à son développement. Une chose est certaine, et Claude-Gérard Lamon l’a souligné: il ne peut être possible que la route coupe le site en deux comme actuellement. Celle-ci devra être déplacée.
Le centre aqualoisirs pourrait évidemment se réaliser sans les terrains de la famille Meyer (tennis), mais cette solution ne permettrait pas de tirer le potentiel maximum du site et de le développer de la meilleure des manières. Proposition a donc été faite par les communes de se porter acquéreur de ces terrains. Ce mercredi, l’ACCM a reçu une réponse de la famille Meyer qui laisse imaginer, selon les propos du président Paul-Albert Clivaz, qu’il pourrait y avoir un terrain d’entente.
Il s’agit maintenant pour le groupe PDL Moubra de définir le dimensionnement du centre aqualoisirs, d’estimer les coûts de construction, les modalités et frais d’exploitation; il sera peut-être nécessaire de déplacer le camping. Une étude d’impact devra certainement être menée.
Une fois cadré le projet, un concours va être lancé. L’aquoiloisirs à la Moubra devrait se trouver inscrit dans le budget 2009. Le groupe de travail s’est laissé aller à rêver que l’ouverture du centre aquatique de Crans-Montana se ferait en grandes pompes le 4 décembre 2010…