Ce qu'on peut surtout en retenir c'est que près des trois-quarts des utilisateurs n'avaient pas de voiture auparavant et que l'effet de substitution avancé pour motiver cet investissement considérable des collectivités publiques dans un projet essentiellement privé est donc dépourvu de réelle justification.
La grande majorité des abonnés sont de courte durée et la probabilité pour que les pertes de 60 millions d'euros au-delà desquelles les mairies, c'est à dire essentiellement Paris, devront éponger le déficit soient atteintes est assez élevée.
Tout cela affaiblit grandement le prétendu intérêt général du projet et légitime la fronde des loueurs privés au premier rang desquels figure Nicolas Rousselet, PDG de G7 et ADA, et fils d'André Rousselet, compagnon politique et soutien indéfectible de François Mitterrand.
« On ne peut que se féliciter que la mairie veuille diminuer la pollution à Paris, juge-t-il. Mais il aurait été beaucoup moins coûteux de subventionner les loueurs déjà présents pour qu'ils achètent des véhicules électriques. » rapportent les Echos.
Surtout, Rousselet ne décolère pas contre la « distorsion de concurrence » qu'il voit chez Autolib' : « Au-delà de 60 millions de pertes cumulées, les déficits seront supportés par le syndicat mixte, c'est-à-dire la collectivité. De surcroît, Autolib' ne paie que 750 euros par an pour chaque place de parking, une somme qui représente à peine deux mois de contraventions que nous devons payer du fait des difficultés pour se garer en région parisienne. »
Bref, s'il faut chercher un corbillard pour enterrer définitivement le mitterrandisme, on saura désormais qu'un Autolib' fera l'affaire !