Et si tout cela n’était qu’un rêve ?
Avons-nous dépeint les contours d’une formidable utopie ou dressé le portrait-robot des RH du XXIè siècle ? Je me suis souvent vu gratifié, à l’évocation de propos tenus dans cet ouvrage, de réflexions comme : « Je n’ai vu aucune boîte faire ça », « Les managers ne sont pas prêts », « Les collaborateurs travaillent pour de l’argent, c’est tout », « Les RH n’oseront jamais s’opposer à la direction générale, même si c’est nécessaire », etc. Mais cela peut-il s’appliquer à toutes les entreprises, à tous les salariés, dans tous les contextes ? Il est vrai que cela se constate parfois, et même souvent. Mais est-ce le sens de l’Histoire ? Est-ce ce dont nous avons envie ? Nous sommes actuellement les témoins d’évolutions profondes dans notre société, évolutions politiques, économiques, sociales, technologiques qui ne peuvent pas ne pas avoir d’impacts sur le monde de l’entreprise. Dans ce nouvel environnement, l’entreprise a deux options :
- tenter d’ignorer ces bouleversements et lutter pour conserver son mode de fonctionnement actuel ;
- accepter le caractère pérenne et incontournable de ces évolutions, et adapter son fonctionnement pour en tirer parti.
En réalité, la première option n’est plus envisageable car les hommes et les femmes de l’entreprise se sont déjà adaptés à ces évolutions dans leur sphère privée, et ont profondément modifié leurs comportements et leurs habitudes. Ils ne peuvent plus faire « marche arrière » et passer d’un monde plus collaboratif, participatif, interactif, à un monde pyramidal où règnent encore les notions de subordination et de contrôle, où les méthodes de travail et les outils sont jugés archaïques. Si ce fossé entre la sphère privée et la sphère professionnelle continuait de se creuser, les conséquences sur la performance et l’innovation seraient lourdes.
Pour maintenir sa performance de façon durable dans un environnement changeant, prendre les bonnes décisions face à des problèmes toujours plus inattendus et toujours plus complexes, continuer d’innover et renforcer son avantage concurrentiel, l’entreprise doit s’appuyer sur le talent de ses salariés, aujourd’hui seuls capables de faire la différence ! Elle doit par conséquent leur offrir un environnement de travail favorable à l’expression de leur talent.
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Pour tirer profit de la mutation en cours et être véritablement efficace, le management des talents doit devenir social et les RH passer du statut de porteur d’une démarche à celui de catalyseur du changement !
Alexandre Pachulski – Les nouveaux Horizons RH