Mira Simova, seule en scène, dans la peau d’une jeune Bulgare qui découvre en France l’amour… et les lois sur l’immigration (photo : BM Palazon)
Si l’amour ne connaît pas de frontière, les services de préfecture, si. Et Tsvétélina, l’héroïne de « 23-F Côté Hublot », tombée follement amoureuse d’un beau Français, va l’apprendre à ses dépends. Ecrite et mise en scène par Cédric Chapuis, cette comédie basée sur une histoire vraie raconte l’itinéraire d’une jeune femme bulgare qui a décidé coûte que coûte de donner le premier rôle de sa vie à l’amour. Embarquement samedi soir à L’Escale à bord d’un vol à destination de la France avec l’amour comme unique visa…
Comme l’héroïne qu’elle interprète, la comédienne Mira Simova est elle aussi d’origine bulgare. Après un lycée bilingue puis admise à l’Académie Nationale des Arts du Théâtre et du Cinéma de Sofia où elle a passé quatre années à étudier, entre autres, Queneau, Tchekhov, Shakespeare et Brecht, c’est en tant que comédienne qu’elle arrive en France en 2001. A l’affiche de plusieurs créations contemporaines, « 23F-Côté Hublot » lui offre l’occasion, pour la première fois seule en scène, de montrer l’étendue de son talent. Une première également pour Cédric Chapuis davantage habitué à interpréter ses propres textes ou à jouer dans les pièces écrites par d’autres comme cette « Nuit d’ivresse » de Josiane Balasko, qu’à mettre en scène l’une de ses œuvres. L’une et l’autre semblent avoir réussi leur examen de passe puisque la pièce a obtenu en 2010 à Toulouse le 1er prix du Festival Le Coup de Chapeau.
Cette comédie nous renvoie avec humour et émotion, à travers le regard du personnage de Tsévétélina, toute « l’étrangeté » d’un monde qui est pourtant le nôtre. Elle aborde la difficulté que représente à la fois l’intégration à une culture et comme le souligne son auteur dans une note d’intention, « les facettes comiques du processus mais aussi et surtout le courage qu’il nécessite ».
23-F Côté Hublot pose un regard fin et pertinent qui fait du bien par les temps qui courent en rendant obsolète tous les discours sur l’identité nationale. Au moment où le vote des étrangers aux élections locales fait débat, voilà une pièce qui devrait gagner les suffrages du public.
Thierry GIL
MJC-L’Escale, Samedi 8 décembre 21h. Tarifs : réduit 8€, normal 12€ + adhésion 2€. Places en vente à partir de mardi 4 décembre à la MJC de 14h à 19h. Réservations au 0442181717.