Dans 3 ans, selon les souhaits de Martin Schulz, président du parlement européen.
Tel serait le résultat d'une telle décision : en premier lieu le dollar moins cher que l'euro permettrait aux États-Unis de prendre divers marchés en Europe, provoquant la ruine de nombreuses entreprises du vieux continent, affaiblissant encore un peu plus nos économies. Ce genre de politique alimente une spirale descendante : moins d'entreprises européennes donc moins de cotisations sociales, donc plus de dette, et à terme un service public de plus en plus vétuste, préalable à une privatisation.
Un accord de libre-échange dans notre monde n'est pas un accord de mise à égalité, puisque les États-Unis, par le dollar et par les secteurs subventionnés, ne se lancent dans une compétition que s'ils sont certains d'être en position de force. La concurrence n'est jamais "libre et non faussée" comme le prétendent les idéologues. Dans les faits il existe presque toujours un mécanisme qui crée l'asymétrie et qui transforme le prétendu libéralisme en politique d'invasion économique.
L'exemple le plus répandu est celui de l'agriculture : les États-Unis subventionnent massivement leur agriculture, industrielle et ultra-mécanisée. Cela a pour effet de ruiner des pays qui ne sont pas en mesure de soutenir artificiellement les cours de leurs produits à la baisse, comme Haïti par exemple. Dans les années 70, Duvalier fils, un dictateur pro-américain, a décrété sous la pression du FMI une levée des barrières douanières sur les produits agricoles et notamment sur le riz, provoquant une ruine de la paysannerie et un exode rural venu alimenter les "sweats shops", des ateliers de misère montés dans les grandes villes par les entreprises de textiles américaines et soutenus par la création d'une zone franche, laissant toute liberté d'implantation aux entreprises américaines. Les anciens paysans ruinés se sont vus contraints à travailler 12h par jour, 7 jours sur 7, pour gagner quelques dollars, tout juste de quoi manger. Autrefois "capitale du sucre" Haïti importe aujourd'hui des Etats-Unis. Plus d'infos ici. La même histoire se répète au Mexique et un peu partout dans le monde. Le FMI est le bras armé des Etats-Unis, qui y détiennent la majorité des voix, dans cette guerre économique.
De plus l'accord de libre échange primant les lois locales, il deviendrait d'un coup possible pour les Etats-Unis de nous vendre du bœuf aux hormones et du maïs transgénique subventionné.
Pour comprendre un peu plus largement ce qui se joue actuellement en Europe et aux Etats-Unis, lisez cet article au sujet du dépeçage de l'Europe et celui-ci d'un point de vue global. ...