L’artiste canadienne parle de la photographie comme d’un « échappatoire aux essais de l’adolescence (…) La raison de se lever le matin et de se laver les cheveux ».
C’est simple, presque juvénile. C’est à partir de là que tout s’égare. Économiser pour s’acheter un Nikkor 50mm afin de s’explorer soi même. Une réelle introspection comme on a tous peur de le faire. D’ailleurs on la sent cette tension, cette appréhension face à la transition, la métamorphose du corps et de l’esprit qui nous mène à l’âge
obligatoire, l’aboutissement. On se demande bien de quoi.
Beaucoup de suggestion, un travail sur l’imagination à travers l’enveloppe corporelle et ses expressions. Un jeu sur la lumière, le temps, une sorte de schizophrénie interne à chaque être humain. C’est l’univers des contes qui a dégénéré parce que l’enfant s’est pris la réalité en pleine figure. Comme une lévitation constante, parce qu’on n’a plus envie de toucher le sol, rester dans cette brume, se libérer de ses mains qui nous retiennent à terre : une lutte pleine de poésie partagée entre la chute et l’ascension.
C’est la jeune fille et la mort de Schubert, le mythe antique de l’enlèvement de Perséphone par Hadès et de l’opposition entre Eros et Thanatos. Rester ou avancer.
La vie est faite de petites morts.
Contribution de Léa Grujon.