C’est par le résumé de DANIEL HEUER ( CNRS/IN2P3/ Grenoble ) que je continue à vous résumer les exposés du colloque ….
Comme je l’ai déjà dit hier ,la sélection des conférenciers ( pour se dédouaner peut-être vis-à-vis des écologistes purs et durs ) avait pour objectif de présenter un éventail débordant les nucléocrates habituels ! . L’orateur , directeur de recherches au Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie (LPSC) CNRS est de ceux qui estiment que les choix énergétiques doivent être à 100% logiques et non dirigés par les seuls intérêts économiques des industriels du secteur. C'est pourquoi il est important , selon lui , qu'une recherche académique soit menée ….Mais elle l’est au demeurant avec des moyens minuscules …….
L’orateur pense que les avantages du cycle du thorium sont à comparer à ceux de l’uranium en général et non à ceux des REP actuels et il en décrit les avantages de son point de vue ……
Le thorium 232 est un élément non proliférant ( période de 1 ,4 .10^18 ans , faiblement radioactif ( α :4 ,00 ; e-(ϒ) 0,055) ,donc pas de production de transuraniens , alors que dans d’autres cas on devrait veiller au problème de transport des combustibles neufs en tant qu’ émetteurs gamma (dont on a du mal à se protéger) …….
« C’est la seule alternative à l’uranium » selon l’auteur et il énumère après C. RUBBIA ses avantages :
- il est très abondant
- il peut être surrégénérateur avec une régénération correcte du spectre thermique
- dans un RNR à la différence des autres , il peut ,avec des contraintes à respecter , être mis en œuvre en tant que à combustible liquide homogène…..Dans des es réacteurs à sels de thorium fondus , comme il circule, il fait aussi office de caloporteur ( générateur et transporteur de chaleur).
Il permet , dans un process adéquat et sans qu'on ait besoin d'aller au cœur du réacteur, de récupérer directement tout au long du circuit les produits de fission qui l'empoisonnent.
Comme sa forme est modifiable rapidement , ce serait un facteur géométrique possible de réglage de la criticité etc. .Il est donc envisagé de l’ utiliser EN MELANGE avec le fluorure de lithium et pour ceux qui ignorent les propriétés de ce dernier je précise son point de fusion est de 870°Cet d’ébullition 1676°C … Composition du Sel initial: 77,5%7LiF, 20%ThF4, 2,5%233UF4 par exemple
L’auteur se livre ensuite à un rappel des expériences passées …….
Les USA ont démarré par un projet militaire l’Aircraft Reactor Experiment (ARE) Il s’agissait de concevoir un réacteur embarqué dans un avion ! Il a fonctionné une centaine d’heures à 2,5 MWth en 1954 avec semble-il des problèmes de corrosion …
, Le Molten Salt Reactor Experiment (MSRE) a fonctionné 5 ans à 8 MWth ;De 1965 à 1968 à l’Uranium enrichi à 30%. De 1968 à 1969 au Plutonium ; En 1969 à l’Uranium 233
Le projet Molten Salt Breeder Reactor (MSBR) réacteur industriel en cycle Thorium de 2500 MWth avec recherche d’une surgénération maximum a été arrêté en 1976….. L’auteur ne s’étend pas sur les raisons de l’arrêt
Au japon les études sur ce type de réacteurs seraient toutefois reprises dès les années 80 avec les projets Thorims-NES puis FUJI-AMSB
Le CNRS a repris en France une réévaluation du MSBR de 1999 à 2002 avec la mise en évidence de problèmes inhérents au MSBR
Son évolution , c’est devenu dans le cadre du " MSR Steering Committee " le MSFR (Molten Salt Fast Reactor).Et ce choix a été entériné par le " policy group » .
C’est devenu le RSF qui est plus restrictif car est un « mange-tout » !
On a donc une grande cuve à fluorures fondus travaillant entre 750 et 800° ET C EST LA COMPOSITION DES SELS QUI DETERMINE LA TEMPERATURE ; Mais tous les coefficients de réactivité restent négatifs et c’est précieux …
L’auteur pointe les avantages : il y a moins de structures internes irradiées ;
- les RSF nécessitent dix fois moins de matière fissile pour démarrer que les RNR
-Les actinides mineurs sont produits en quantité nettement moindre. Et enfin, les produits de fission et les actinides qui restent peuvent être retraités en continu
Si on ne dispose pas de U 233, on peut utiliser un mélange d actinides ou divers mélanges ,ainsi l'uranium 233 qui n'existe pas à l'état naturel peut être remplacé pour le démarrage du réacteur par de l'uranium 235 ou du plutonium. Ou alors produire l'uranium 233 à partir d'un REP utilisant partiellement du thorium au lieu de l'uranium. Etc.
Et à la fin d’un cycle il peut se transformer en incinérateur
Un seul REP au thorium fournirait pendant sa durée de vie (40 ans) de quoi démarrer quatre réacteurs à sels fondus. La solution serait donc de se diriger - pour 25 % des besoins mondiaux - vers un parc hétérogène de réacteurs nucléaires complémentaires….Et dans le cadre d'un programme européen, le CNRS en collaboration avec EDF prévoirait de réaliser un démonstrateur du RSF au thorium dans les quinze années à venir.
A l’international pour l’Inde : il existe un projet a couverture fertile thorium comme pour les candu
Avec la Russie un projet d’étude commun thorium serait envisageable
La chine a mis dessus 150 millions de dollars
Je ne résiste pas à vous présenter la photo d’une cuve POSSIBLE deRSF et le tableau bilan de l’auteur à qui je pense il est inutile de rappeler que le lithium produit de l’hélium 3 ( tritium) par neutrons adéquats !
A suivre