La critique de Claude :
C'est le 8ème roman de Boyd, paru en 2002 en France sous le titre un peu plat de " à livre ouvert". Il conte, sous la forme d’un journal, une longue et riche vie d'homme et d'écrivain. Ici, le héros, Logan Mountstuart, n'est pas un aigle, mais un homme ordinaire. Etudiant moyen à Oxford. Très porté sur les alcools et les femmes, il n'écrira pas les grandes œuvres dont il rêvait.
Cependant, il sait être courageux sur le front de Teruel, dans l'Espagne de 1937, ou quand la traîtrise des Services l'envoie en mission secrète suicide en Suisse, enfin quand il passe, à 75 ans, des armes pour la Bande à Baader.
Il lui arrive en effet une incroyable série de malheurs, les pires étant le sort de sa femme et de sa fille à Londres, la dilapidation par sa mère de la petite fortune familiale, ou la pauvreté totale à laquelle il est réduit à la fin de sa vie. On sait combien le scénariste Boyd peut être, comme la vraie vie, cruel avec ses personnages.
Conteur inspiré, Boyd vous emmène d'une Public school anglaise au Montparnasse de 1938, des marchands d'art new-yorkais aux espions maladroits de sa Majesté, y compris Ian Flemming, inventeur de James Bond.
Au milieu de ces aventures picaresques, il arrive que l'émotion submerge le lecteur
Enfin, comme beaucoup de Britanniques, Logan Mountstuart termine sa longue vie dans un village du Quercy, ou il apprécie la gentillesse de ses voisins, la douceur des matins de printemps, et la qualité du système français de santé. Résident en Aquitaine, Boyd a tout compris sur notre région.
À livre ouvert (Any human heart), roman de William Boyd, traduit par Christine Besse, aux éditions du Seuil "Points" en français : 8€