Wasseypur, Inde. La ville voit s'affronter trois générations de gangsters, héritiers de deux clans. Celui de Shahid Khan, qui le premier se lança dans le pillage de trains britanniques, contre celui de Ramadhir Singh, au pouvoir sans partage sur la région.
"Gangs of wasseypur, vol. 1" de Anurag Kashyap
Avec : Manoj Bajpai, Tigmanshu Dhulia Sortie le 04 décembre 201 Distribué par Blaqout Durée : 160 minutes Nombre de : 1 Film classé : Tous publics Le film : |
Ni période d’observation, ni préliminaire inutiles.
D’emblée ça canarde, on ne sait trop comment, ni pourquoi, mais force est de reconnaître qu’avec une telle entrée en matière, on attend la suite. Qui ne vient pas forcément du côté où on l’attendait, avec cette fois le véritable préambule qui pendant près d’une demi-heure nous pose assez confusément les données du problème . Du moins pour un esprit occidental.
Soit une vengeance qui remonte à la nuit des temps, et qui de génération en génération va se perpétuer dans le sang, l’honneur et les trahisons. Nous sommes à Bollywood, c’est entendu, mais les échos de Brando résonnent étrangement autour de cette mafia indoue, où les caïds se croisent et se succèdent dans un ballet au scénario plutôt original.
L’un des gangsters du clan Khan, Shahid devient l’esclave de son ennemi juré, Ramadhir Singh. Il travaille dans ses mines de charbon , dont le trafic plus ou moins régulier lui permettra d’accéder au poste de Premier ministre . Le fils du paria, Sardar Khan jure alors de venger son père, à travers la reconstruction de son clan et de son honneur.
Ou « Le Parrain » dans toute sa splendeur, à la manière d’un Tarantino indien. Il s’appelle Anurag Kashyap, et tire lui aussi dans tous les coins ; la férocité de son coup d’œil est égale à la drôlerie loufoque de certaines scènes grandiloquentes .La blessure de Sardar lors d’une altercation et ce qui s’en suit est à mourir de rire.
Mais le propos général demeure le plus sérieux du monde dans la reconstruction sinon d’un empire, du moins d’une force vive, d’un véritable gang. En reprenant les mêmes travers mafieux du clan adversaire, on le voit alors très clairement se constituer autour d’un noyau familial d’autant plus surprenant que le fameux Shaid Khan, le chef, est un coureur de jupons, invétéré.
Avant de retrouver son honneur, le chef du clan se balade sur un scooter…. le pistolet à la main
Il tire effectivement sur tout ce qui bouge sans retenir son penchant pour les femmes qu’il engrosse à tour de bras . Cette vie sentimentale très agitée, pourrait lui causer quelques ennuis si l’on en croit les très nombreuses chansons qui émaillent le récit.
Elles sont tout à fait caractéristiques de cette saga qui se termine bien évidemment par un nouvel attentat, aux conséquences très certainement fâcheuses pour ses commanditaires. Quand on voit la personnalité visée, cela ne fait aucun doute. Mais pour en être persuadé, il faudra encore patienter, un peu .La suite est annoncée pour le 26 décembre.
En bref
Le film
Il faut s’accoutumer au style de Bollywood quand il joue aux gangsters façon Capone. Une fois le processus enclenché, c’est Tarantino qui passe derrière la caméra sous les traits de Anurag Kashyap, tout aussi farfelu et inventif. Bref du grand spectacle au service d’une histoire qui fait joliment bang bang…