Des vins des millésimes 1998 et 2002 à Bordeaux

Par Daniel Sériot

Les lecteurs anglophones pourront lire les chroniques du blog en anglais, avec 72 heures de décalage, ici ( http://www.webflakes.com/diary-of-a-lover-of-the-right-bank.html)

Les prix des vins de l’année 2002 à Bordeaux ont été très raisonnables, en grande partie, dus à l’absence de Robert Parker à la dégustation des vins « primeurs » de ce millésime. L’amateur a pu acheter des vins dans des quantités suffisantes pour pouvoir suivre leur évolution, dans le temps, sans attendre une quinzaine d’années, avant d’ouvrir la première bouteille. Il faut se rappeler que les premiers crus classés du Médoc 2002 pouvaient être acquis en primeur au prix moyen de 80 Euros la bouteille !

Léoville Barton 2002  a été dégusté en bouteille sur une duré de 72 heures, sans signe notable d’évolution.

Malartic Lagravière 1998  a été mis en carafe, et goûté sur une durée de trois à quatre jours. L’élevage assez marqué, n’est pas encore complètement fondu, mais un fond de carafe (conservé à 13°) a montré des fruits expressifs et purs, et un élevage très en retrait, ce qui laisse augurer une bonne évolution du vin, dans les trois à cinq années à venir.

Saint Julien : Léoville Barton 2002

La robe est  profonde, avec un liseré de couleur sanguine à rubis. Le nez, ouvert et avenant, évoque le cassis, la résine, les épices, avec des notes de myrtilles et d’élevage en retrait. La bouche est bien construite, avec des tannins fins et mûrs, habillés par une chair veloutée, qui se trament dans un corps fusiforme et plein, avec des fruits juteux et expressifs. La finale est fraîche, très persistante, bien tenue par des tannins, qui commencent à se fondre, et soulignée par des fruits mûrs et frais, des épices douces, des notes de résine et de tabac. Noté 16,5, note plaisir 16.  A attendre, encore quatre à cinq ans pour en profiter pleinement

Pessac Léognan : Malartic-Lagravière 1998

La robe est très soutenue, avec des reflets de couleur pourpre. L’olfaction est nette et expressive, avec des arômes de cerises, de cassis, de boites à épices, et des notes de violettes, et un élevage assez soutenu qui commence à se fondre. La bouche est élégante, allongée dans sa construction, les tannins sont fins et mûrs, le milieu de bouche est velouté, finement texturé, et bien tramé. La finale est allongée, persistante, élancée, d’une bonne douceur tactile, fruitée et épicée, avec des notes d’élevage encore perceptible. Note potentielle : 16, note plaisir : 15,5