Le triste spectacle offert par les barons de l’UMP lors des primaires pour élire leur chef de parti a eu entre autres conséquences, désastreuses pour la démocratie, de discréditer davantage une classe politique qui n’avait vraiment pas besoin de ça pour faire naître un sentiment de rejet déjà fort dans la population. J’avais épinglé dans un article précédent le tour de passe-passe des représentants locaux de l’UMP, Gérard Gazay et consorts, qui avaient transformé le naufrage (suffrage) universel en victoire et sabré le champagne sur les décombres de la démocratie après la réélection dans la 9ème circonscription du député Deflesselles sauvé par les survivants d’un second tour rejeté par une majorité d’électeurs. Et l’on pouvait en tirer la conclusion suivante : Qu’importe la manière, seule compte la victoire. Et c’est bien la seule chose qui compte d’ailleurs à l’UMP où l’on semble définitivement fâché avec l’arithmétique. En témoigne les épisodes de cette guerre des chefs où la droite française s’est montrée incapable de compter les voix d’une centaine de milliers de militants, qui pour Copé, qui pour Fillon. Dans un document envoyé à la commission des recours, les amis de l’ancien premier ministre ont pointé de « graves manquements au devoir d’impartialité » dans certains bureaux de vote. Près de chez nous à La Ciotat, plusieurs anomalies auraient été constatées que conteste évidemment l’autre camp, le député Copéiste Bernard Deflesselles en tête, arguant que ce document… ne compte pas. La boucle est bouclée. Finalement Gérard Gazay a des circonstances atténuantes et peut-être ai-je eu tort de l’accabler en écrivant dans un article précédent qu’il ne savait pas compter. Oui je dois m’en confesser : je n’avais pas mesuré l’ampleur du mal qui ronge la droite française. Capable de "petits calculs" pour conserver son rang, elle rencontre en revanche des difficultés avec les nombres. On ne peut décidément pas compter sur elle.
François Vernon