Des semaines.
Des semaines que je l’attend, que je la traque. Que j’arrive le matin au labo plein d’espoir. Que je repars le soir tout dépité, en me demandant si c’est moi qui ne suis plus bon à rien, si le destin est contre moi, si je dois me reconvertir.
Elle?
Oui, elle, une petite bande sur un gel d’agarose, d’environ 1000 paires de bases, qui me dirait Tiens, je suis la, séquence moi et tu aura des super résultats
.
Des semaines qu’elle joue à cache cache avec moi. Qu’elle ne se montre pas, ou qu’elle apparaît avec une autre bande, toute proche, et que je ne peux rien en faire…
Des semaines que j’ai tout essayé pour ma PCR, la température, la concentration, le kit, le vaudou, les phases de la lune.
Et aujourd’hui, sans raison apparente, paf. La voila. De son petit nom Mi295, une superbe (enfin… je n’en suis pas si fier que ça, elle est loin d’être belle, mais au moins elle existe!) bande pile poile au poids attendu…
Toute remarque sur le fait que les 10 autres échantillons sont la preuve d’un échec lamentable seraient très mal venus, et replongeraient l’auteur dans un état de profond traumatisme dont il peine à se sortir…