Pour un droit à l'écrit pour l'accès aux Droits - 2

Par Plumesolidaire

Premier frimas, premier frisson.

C'est de Grenoble que le vent nouveau vient.

Plume Solidaire

Cher Monsieur,
Nous vous remercions pour votre message et votre document. Nous sommes très intéressés.
Le Nouvel Observateur qui s'est fait l'écho de l'ouvrage que vient de publier l'Odenore sur "L'envers de la fraude sociale. Le scandale du non-recours aux droits sociaux", parle de personnes qui ne recourent pas parce qu'illettrées.
A aucun moment l'ouvrage n'évoque cela, ni ne parlent des personnes de cette façon Mais nos travaux montrent bien l'importance de l'écrit parmi les obstacles dans l'accès aux droits, et tout l'enjeu de l'action des écrivains publics. Des études en cours nous associent par ailleurs à des écrivains publics.
Comme vous, le droit à l'écrit  nous apparaît comme un droit fondamental, pour lequel il faut se battre et avoir des réponses.
A notre modeste échelle, mais tenant compte de votre message, comme d'autres reçus suite à l'ouvrage, nous envisageons de créer un forum sur le site internet de l'Odenore. http://odenore.msh-alpes.fr/
Nous pensons qu'il serait tout à fait important de présenter votre document sur ce support si nous venons à le créer sans trop tarder.

Qu'en pensez-vous ?

Par ailleurs, votre document constitue pour nous un élément de réflexion pour de prochains travaux qui pourraient porter sur les apports des écrivains publics. Il est évident que dans ce cas, c'est vers vous que nous nous tournerions pour engager un travail nouveau. Depuis sa création, l'Odenore fonctionne ainsi.
En vous remerciant d'avoir ainsi ouvert un échange, nous vous adressons nos très sincères salutations,
P/O Odenore,
Philippe Warin
Le 17/11/2012 11:54, Franck Danger a écrit :

Madame, Monsieur,


Ce que vous trouverez joint tient au constat que nous effectuons depuis de nombreuses années sur les difficultés avec l’écrit et les démarches administratives rencontrées par certains de nos concitoyens.


Cette réalité, qui ne relève pas seulement de problèmes d’illettrisme et d’analphabétisme, concerne un très grand nombre de personnes.


Le Droit à l’Écrit pour l’Accès aux Droits est la réponse appropriée que nous avons imaginé et l’objectif que nous poursuivons avec ce projet est simple : saisir les députés pour qu’ils fassent du Droit à l’Écrit pour l’Accès aux Droits un nouveau droit positif indispensable au plus grand nombre.


Pour ce faire, nous avons besoin de vous, de vos avis, réactions et commentaires qui permettront de transformer cette question des démarches administratives et de l’accès aux droits en un véritable débat de société. 


Débat qui pourrait monter à l’occasion de la Conférence contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale qui doit se tenir les 10 et 11 décembre prochain.


Quant aux réactions, nous espérons qu’elles seront suffisamment nombreuses pour convaincre les députés de la nécessité impérative comme de la légitimité de ce Droit à l’Écrit pour l’Accès aux Droits.


En vous remerciant par avance de transmettre cette information à tous vos contacts concernés ou simplement intéressés par cette question, vous trouverez dans le PDF toutes les coordonnées utiles.


Dans tous les cas, nous vous remercions de l’intérêt que vous porterez à notre démarche.

Bien cordialement, 

M. Franck Danger

Ecrivain public à vocation sociale

Le SEP Le Service d’Écriture Publique

06 48 15 54 35 - lesep1@orange.fr

http://www.pacte-grenoble.fr/blog/lenvers-de-la-fraude-sociale/

Laboratoire de recherche en sciences sociales

Pacte est une unité mixte de recherche du CNRS et de l’Université de Grenoble (iepg-ujf-upmf) qui rassemble les politistes, les géographes et les urbanistes, ainsi que des sociologues du site grenoblois. Elle accueille aussi des économistes, des juristes et des historiens.

L’envers de la « fraude sociale »…. / Odenore

L’envers de la « fraude sociale ». Le scandale du non-recours aux droits sociaux / Odenore. Paris : La découverte, 2012, 180 p. (collections Cahiers libres)

 

Le discours sur la « fraude sociale » a marqué le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Prétextant sauver la protection sociale des assistés et des tricheurs, ce discours a répandu l’idée que les droits économiques et sociaux se méritent et a inoculé une suspicion à l’encontre de leurs bénéficiaires légitimes. En martelant l’idée que le système est « fraudogène », il a prétendu que les droits ne sont pas une obligation et que les prélèvements les finançant ne sont pas un devoir, à l’inverse des principes qui fondent le modèle social français.


Or, pour être juste et acceptable, la lutte contre la fraude doit éviter l’amalgame et la division, et participer à une politique générale d’accès aux droits sociaux. Car si la fraude à l’ensemble des prestations sociales est estimée à 4 milliards d’euros par an, son envers, à savoir le « non-recours »à ces aides de la part des très nombreuses personnes qui y ont droit, est bien supérieur. Ainsi, chaque année, 5,7 milliards d’euros de Revenu de solidarité active, 700 millions d’euros de Couverture maladie universelle complémentaire, 378 millions d’euros d’Aide à l’acquisition d’une complémentaire santé, etc., ne sont pas versés à leurs destinataires. C’est ce que démontre et interroge cet ouvrage, exemples, faits et chiffres à l’appui.


Pour le collectif d’auteurs réuni ici, le nouveau gouvernement doit s’occuper prioritairement du phénomène du non-recours, car ce qui n’est pas dépensé n’est en rien une économie. Cela signifie au contraire l’appauvrissement de bon nombre de ménages et la destruction de recettes pour la collectivité.