C’est maintenant l’exposé de CHRISTOPHE BEHAR que je vous propose .Il a commencé sa carrière à SACLAY en 84 dans l’enrichissement isotopique laser et est actuellement le Directeur de l'énergie nucléaire…Je ne l’ai pas connu ……
J’ espère que mes lecteurs ont compris ,que le colloque de cette fondation « Ecologie d’avenir » , n’ a pas été placée en date , juste avant la »Transition énergétique » de DELPHINE BATHO par hasard et qu’il s’agit de montrer par un « état des lieux » et ouvert sur divers horizons , qu’ une mort de l’énergie nucléaire , à moyen terme serait pour le moins prématurée à envisager ! C’est la raison pour laquelle les organisateurs ont fait appel à des « retraités connus de l’ENERGIE » , à des personnalités scientifiques et à des membres , eux encore en « charge » , dans divers organismes CEA/AREVA/CNRS /EDF … Et dont les points de vue et les prises d’options budgétaires différent parfois d’ailleurs !……
1°/ CHRISTOPHE BEHAR (CEA) : Vous trouveriez facilement sa conférence « Cyclope » sur internet sur le nucléaire du futur mais les évènements de FUKUSHIMA ont fait évoluer les choses et son exposé a changé ……Il a repris tout d’abord les problèmes de l’acceptabilité populaire d’un concept tel que celui des réacteurs à neutrons rapides après l’arrêt de Superphénix sur intervention de DOMINIQUE VOYNET ( incendies sodium , problèmes de sureté rémanents , fragilité de certains composants , prix etc. )
Il a développé ensuite les solutions françaises envisageables de réacteurs à neutrons rapides (RNR) dont je vous ai parlé hier ….Il faut réaliser que la date de la transition RE+EPR >>>> réacteurs de génération 4 est dépendante de facteurs multiples , pas tous nucléaires d’ailleurs et qu’ il est essentiel avant d’engager des projets industriels couteux de bien faire le tour des principaux problèmes :
-problèmes de conception amont et de recherche ( CEA+CNRS+ collaborations étrangères)
-problèmes de développements ( AREVA+ EDF+ Coll.)
-problèmes de sureté/ sécurité et d’acceptabilité ( ASN+IRSN+ GOUVERNEMENT)
-Or souligne l’auteur, nous ne sommes qu’ en 2012 et donc seulement en phase de R ET D …. Le Projet est prévu pour un horizon industriel de 2040 tout au moins en France …. et il prévoit qu’ a l’étranger ce seront essentiellement des solutions RNR qui seront développées ….
Pourquoi un RNR ?Se questionne l’orateur……Et il réponds : Parce que lui peut consommer tout le plutonium , consommer même de l’uranium appauvri ( en stock considérable) , et consommer des déchets à vie longue ( il faut « sortir » les actinides mineurs (américium, curium et neptunium) voir ma photo plus loin ) … Car Il faut prolonger au mieux en effet les sites de stockage profonds mal acceptés et rares etc.
Pourquoi ce sont là les voies proposées par le CEA et pas les autres types de RNR ? interroge l’orateur….Pour lui la filière RNR à thorium serait difficile à mettre sur pieds et à développer (plusieurs dizaines d’années ) …( mais il est évoqué par ailleurs que l’Inde et la Chine pensent à des projets de rubbiatron ) ……...I l rappelle que la filière RNR refroidi au plomb a marché mais à faible puissance sur des sous-marins russes et a montré entre autre les difficultés dues à la corrosion par le plomb.
C.BEHAR parle du projet 2030 -3035 d un petit prototype de réacteur à neutrons rapides refroidi à gaz dénommé Allegro élaboré avec les Instituts de recherche nucléaire de Slovaquie (VUJE), de Hongrie (AEKI) et de République Tchèque (UJV) et de POLOGNE , visant les 10 mégawatts thermiques et dont le combustible et la gaine sont à définir .
L’orateur parle de l’ expérience des russes en matière de RNR ( 2 réacteurs refroidis sodium en fonctionnement dont l’un de 600MW +2 réacteurs sodium en projet + 1 réacteur refroidi gaz en projet ) à partager si possible avec nous ….. Notamment concernant une sureté et une inspection améliorées ainsi que des taux de disponibilité et de reparabilité en marche accrus ;de là viennent les divers axes de recherche et développement du CEA …..Qui concernent aussi la réactivité des cœurs quand la température augmente , les performances d’échangeur entre sodium et gaz , les dispositifs de détection améliorée de fuites de sodium , l’ évacuation de la puissance résiduelle par mouvements de convection par thermosiphon sodium etc etc Par conséquent Astrid va différer des RNR sodium français anciens et 500 personnes avec collaborations externes y sont actuellement consacrés
Un dossier est à fournir en 2012
A suivre
Je vous place une photo intéressante montrant le gain en stockage possible , relié a un brulage des actinides